La Quinzaine de l’emploi à Cannes : à la découverte du crowdfunding

L’édition 2015 a ouvert ses portes à Cannes. Elle y a déroulé le tapis rouge du 10 au 22 février. Conférences, ateliers, forums et rencontres ont mobilisé chaque jour entre 80 et 100 recruteurs et demandeurs d’emploi. Vendredi 13 février, la conférence « Crowdfunding : un nouveau moyen de financement ? » a mis à l’honneur ce moyen de plus en plus privilégié par les jeunes entrepreneurs.

Vous connaissez le chanteur Grégoire ? « Toi, plus moi, plus eux… ». Ça y est, vous y êtes ? C’est grâce au crowdfunding que Grégoire a pu enregistrer son premier album, un véritable succès. Créée pour aider les jeunes artistes, la plateforme de financement participatif française My Major Company (MMC) se cache derrière cette réussite. Un investissement en échange de son CD et d’une invitation à l’avant-première. Parents, amis, amis d’amis, inconnus, ce sont eux les acteurs du crowdfunding. En France, on estime qu’ils sont près d’un million à avoir mis la main à la poche pour soutenir un tel projet. Ce mode de financement participatif, tout droit débarqué des Etats-Unis, s’est développé en France à partir des années 2000. La montée en puissance d’Internet et des réseaux sociaux a favorisé son développement. Aujourd’hui, il est en plein essor. Selon les chiffres de l’Association de financement participatif de France, les fonds collectés par ce mode de financement ont doublé en un an, passant de 33 millions d’euros au premier semestre 2013 à 66,4 millions d’euros l’année suivante.

Le crowdfunding se décline sous la forme de quatre plateformes :

* Plateforme de don (investissement sans contrepartie)

* Plateforme avec contrepartie en nature (l’exemple du chanteur Grégoire)

* Plateforme de financement avec prise de participation ou coproduction (les investisseurs obtiennent des parts de la société, etc.)

* Plateforme de prêt avec ou sans intérêt

Présent à la conférence pour témoigner, Frédéric Fieffé, professeur de musique, s’est tourné vers le crowdfunding pour réaliser son projet : créer des sites internet pour apprendre la guitare et le piano : « J’avais besoin d’un ordinateur plus puissant pour faire des vidéos. J’ai fait une demande de 1000 euros en 45 jours sur la plateforme Ulule. Résultat, mon projet a été financé à 111% ! Pour ma campagne j’ai fait une vidéo sur Youtube pour expliquer mon projet et de la pub sur Facebook. » Son projet n’étant pas assez identifiable, il s’est vu obligé de le définir plus précisément afin d’intéresser d’éventuels donneurs.

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Fédéric Fieffé, professeur de musique, témoigne à la Quinzaine de l’emploi (crédit photo : Camille Maleysson)

Michel Tomazo a lui aussi témoigné de son expérience. Créateur du jeu vidéo Planet Cube, il a également commencé à construire son projet aux Etats-Unis: « En Europe, il est difficile de dépasser un montant de 50 000 euros. Avec la plateforme KickStarter aux Etats-Unis, en échange d’un investissement, vous obteniez le jeu vidéo à sa sortie. On a demandé 250 000 dollars alors qu’on avait besoin de 500 000 dollars car cela paraissait aberrant de demander une telle somme.» Après l’apprentissage de la langue anglaise et la diffusion de nombreuses campagnes sur les réseaux sociaux, Michel Tomazo a finalement obtenu l’argent nécessaire pour monter son affaire. « Il nous a fallu huit mois pour préparer la campagne avec une vidéo accrocheuse et une page d’explication. Nous avions besoin de 10 000 personnes dans le monde qui soient prêtes à donner 30 dollars chacune. On a travaillé avec une société de relations de presse dans le jeu vidéo pour diffuser l’information. » La conférence aura attiré de nombreux curieux, la tête remplie de projets et de questions pour peut-être les réaliser avec le crowdfunding.

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Michel Tomazo, dirigeant d’un studio de jeux vidéo, présent à la conférence (crédit photo : Camille Maleysson)

Pour en savoir plus sur le programme de l’édition 2015 de la Quinzaine de l’emploi, cliquez ici

Camille Maleysson