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Une victoire peut en cacher une autre
Dimanche 8 février, le socialiste Fréderic Barbier s’est imposé de justesse dans la 4ème circonscription du Doubs face à la candidate Front national Sophie Montel, le siège de Pierre Moscovici reste donc socialiste.
Ce 8 février le candidat socialiste de la 4ème circonscription du Doubs n’a savouré sa victoire que du bout des lèvres tant celle-ci devait avoir un goût amer. 863 voix seulement lui ont permis d’enrayer la spirale des défaites du Parti socialiste à des élections, tous échelons confondus. Le nouveau député a lui-même commenté : « Notre résultat ne me donne pas envie de pavoiser, de sourire ou de faire la fête », et un membre du parti d’ajouter que « cela confirme la mobilisation maximum de l’électorat frontiste ».
48.57% des voix, c’est en effet un record pour le parti d’extrême droite. C’est la deuxième information à retenir de ce 8 février : le parti d’opposition fait désormais jeu égal avec un parti de gouvernement, lors d’une élection. Plus en détail, la candidate Mme Montel a bénéficié de voix venant des abstentionnistes et de la droite. En réduisant la focale, on peut même observer que, pour cette élection partielle, l’électorat FN s’est diversifié : auparavant moissonné dans les campagnes isolées, il est aujourd’hui tout autant urbain que rural, apportant un nouvel argument à la dédiabolisation du parti lepéniste. Sa présidente a d’ailleurs annoncé après les résultats : « Nous sommes un parti comme les autres, parfois on gagne et parfois on perd » mais en clarifiant ses propos, résultats à l’appui : « La vie politique s’est bipolarisée, d’un coté ‘’l’UMPS’’, la caste, de l’autre le FN. »
Un camouflet personnel pour L’UMP
Dimanche, la troisième marche du podium revenait au parti de droite, ou plutôt à Nicolas Sarkozy, son président élu en novembre. Six points séparaient le FN de l’UMP au premier tour. Six points qui viennent sanctionner les dissensions au sein du parti de droite, mais surtout sa gestion par l’ancien président. La consigne du « ni-ni » a finalement conduit les électeurs de l’UMP à faire avant tout barrage au PS, dans un mouvement logique de panurgisme derrière leur leader qui n’a « pas construit une digue assez forte » avec l’extrême droite, selon les mots de M. Valls, entendez que la porosité que N. Sarkozy a laissé s’installer –voire qu’il a favorisée- entre son parti et le FN s’est retournée contre lui. « On laisse les électeurs choisir ! » s’était-il époumoné le 3 janvier, leur choix est inquiétant.
Alex Gouty