Le Royaume de Norvège, paradis pour la liberté de la presse ?

Deuxième du classement mondial de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse, la Norvège fait figure d’exemple dans ce domaine. Secret des sources, autorégulation, concentration médiatique limitée, autant de concepts qui sont les piliers de la presse norvégienne. Toutefois, la perfection étant illusoire, certains aspects du champ médiatique soulèvent des questions.

Bien calée entre la Finlande et le Danemark en 2015, la Norvège est sur le podium du classement mondial sur la liberté de la presse depuis de nombreuses années. Cette bonne performance est notamment possible grâce à une base législative et judiciaire solide. Plusieurs lois participent au développement et surtout au maintien de cette liberté de la presse chère aux Norvégiens. Dès l’élaboration de la constitution le 17 mai 1814, la Norvège intègre cette idée de presse libre grâce à l’article 100.

Depuis, plusieurs lois ont contribué à pérenniser cette liberté. « The Media Ownership Act » est par exemple un texte en vigueur depuis 1997 qui vise à éviter une mainmise excessive des grands groupes de presse comme Egmont, Schibsted ou Amedia sur les médias nationaux et locaux. Ainsi, il leur est interdit de posséder plus de 40% des audiences médiatiques nationales sur chaque support (télé, radio, presse écrite). Toujours dans le but de conserver cette diversité dans les médias, l’Etat aide la presse financièrement. Cette assistance est d’une part indirecte, les journaux ne payant pas la TVA, mais elle peut aussi prendre la forme d’une aide directe notamment pour les journaux d’opinion. Le gouvernement s’assure ainsi d’un pluralisme d’idées, de contenus mais aussi d’une couverture géographique de la presse plus importante.

Norsk Presseforbund et autocensure

Il existe aussi un code de déontologie de la presse norvégienne sur lequel s’appuient les journalistes. Ce texte regroupe tous leurs droits et leurs devoirs. Il a été écrit par « The Norwegian Press Association » (“Norsk Presseforbund” en norvégien). Cette association regroupe tous les organismes de presse dont la “Norwegian Union of Journalists”, le principal syndicat de journalisme, “The Association of Norwegian Editors”, qui regroupe les éditeurs, ainsi que la “Norwegian Media Businesses’ Association” qui est l’organisation patronale. Depuis 2013, cette association est présidée par Kjersti Løken Stavrum.

Tout n’est toutefois pas parfait dans le Royaume de Norvège. Même si la liberté de la presse apparaît comme une évidence, certains journalistes subissent néanmoins des pressions de la part de sources ou de lecteurs, notamment via les réseaux sociaux. Par ailleurs, le débat autour du traitement médiatique de l’Islam revient régulièrement dans la sphère publique. L’autocensure est-elle utile, nécessaire ou problématique ? De plus, le pétrole, principale manne financière pour l’Etat norvégien, est-il un sujet tabou dans la presse nationale ? Autant de questions qu’il convient de se poser quand on aborde le sujet de la liberté de la presse en Norvège.

Soraya Bezombes

Pauline Brisset

Manon David

Eva Garcin

Eloïsa Patricio

Lucas Vola