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Départementales : Les Alpes-Maritimes assomment le gouvernement
Le résultat des départementales 2015 a sonné comme une victoire pour la droite. Dans les Alpes-Maritimes, bastion historique de l’UMP, les électeurs ont sanctionné la politique gouvernementale.
Ce week-end, les Français étaient appelés aux urnes pour élire leurs futurs conseillers départementaux. Pourtant à vocation strictement locale, les résultats semblent avoir pris une dimension nationale. Les électeurs ont décidé de montrer leur désaccord avec la majorité socialiste actuellement au pouvoir. Ainsi, de nombreux départements historiquement ancrés à gauche sont tombés aux bras de l’UMP.
Dans les Alpes-Maritimes, la victoire de l’Union de la Droite est sans appel : l’alliance UMP-UDI a raflé 25 des 27 cantons du département. Mais ce scrutin marque aussi une forte percée du Front National, qui réalise un score historique de 38,03%. Derrière, la gauche a basculé à l’issue de ce deuxième tour avec environ 20% des voix. A l’issue du premier tour, le député-maire de Nice Christian Estrosi se félicitait de ces résultats. Sur les réseaux sociaux, il appelait les électeurs à « transformer l’essai pour offrir à Eric Ciotti 18 conseillers départementaux ». C’est chose faite avec un hémicycle du conseil départemental composé à 91% par l’UMP-UDI.
Virage serré à droite
Le président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a lui été élu dès le premier tour avec Caroline Migliore en récoltant 51,63% des suffrages dans le canton de Tourette-Levens. Trois autres binômes de la droite avaient obtenu la majorité absolue dès le premier tour. Il s’agit de Marie Benassayag – Michel Rossi à Villeneuve Loubet, d’Henry Leroy et Michèle Paganin à Mandelieu, et du duo emmené par Chantal Azemar-Morandini et David Lisnard à Cannes-2. Quatre victoires qui rappellent que les Alpes-Maritimes ne sont pas près de basculer à gauche.
Trois cantons importants pouvaient être remportés par le Front National. À Nice, lors du premier tour, le parti de Marine Le Pen était arrivé en tête dans deux cantons, ceux de Nice-4 et Nice-7. Dans le premier, largement redécoupé du quartier de la Madeleine à Las Planas, en passant par les collines niçoises, le binôme frontiste Christian Prével – Jeanne Martin (ancienne identitaire) devançait le duo de l’UMP Merlino-Manzino – Baudin de moins de 2%. C’est finalement ce dernier qui sera sorti vainqueur du duel avec plus de 58% des voix. À Nice-7, dans le quartier résidentiel de Cimiez, comme dans celui assez défavorisé de Pasteur, le ticket FN était en tête avec 38,38% des voix, mais il n’aura récolté qu’un peu moins de 42% au second tour. C’est à Cannes-1 que le parti d’extrême droite avait déjoué les sondages avec plus de 40% des suffrages. Pourtant, dimanche soir, le duo UMP Arini-Chikli l’emportait avec 56,35%
Deux cantons pour la gauche
Le Parti Socialiste, qui n’a jamais vraiment réussi de scores importants dans la région, s’est retrouvé privé de plusieurs seconds tours. L’exemple le plus marquant est celui du couple Mottard à Nice-5, éjecté d’une triangulaire après trois mandats successifs. À Nice-9, canton socialiste depuis 2001, le binôme PS-EELV n’est pas parvenu à se maintenir au second tour face à la droite et au FN. Mais le parti de la majorité présidentielle avait encore bon espoir de remporter deux cantons, là où ses candidats se trouvaient en ballottage favorable. A l’issue du scrutin, la gauche peut souffler, elle a su garder son avance. Ce fut le cas du canton de Contes-Tende qui réunit les vallées à l’Est de Nice, où le binôme d’extrême gauche devançait au premier tour celui du Front National de Lydia Schénardi avec 36,35%. La triangulaire s’est donc vue raflée par les candidats du PCF avec plus de 43%. Mais c’est à Grasse-2 que l’espoir était le plus important. Le duo Gourdon – Vinciguerra était arrivé en tête avec plus de 32% des voix. En dépit de la consigne du « ni-ni » de l’UMP, Eric Ciotti s’était rendu à une visite de chantier à Mouans-Sartoux avec Marie-Louise Gourdon. Peut-être que les électeurs y auront vu un signe, puisque le binôme est parvenu à faire battre le Front National grâce au front républicain. Un soulagement pour la gauche, qui contraste nettement avec l’euphorie d’une droite décidément bien enracinée dans les Alpes-Maritimes.
Loris Bavaro