RIG Grèce #Conclusion – Une situation nuancée et des motifs d’espoir

Publié par La rédaction le 4 avril 2015 dans Médias, RIG 2015 | Poster un commentaire

Il n’a fallu que 7 ans à la Grèce pour chuter lourdement au classement RSF. La légère remontée en 2015 laisse espérer une embellie. Si le gros de la crise est passé, le pays devrait rebondir. Et dans le sillage de ce rebond, reconstruire une liberté de la presse exemplaire.

L’article 14 de la constitution grecque confère une liberté de la presse explicitement limitée. Comme dans plusieurs pays d’Europe, la pratique prend cependant le pas sur la théorie. Et la parole se libère sur les sujets sensibles que sont notamment la religion, le gouvernement et l’armée.

L’instabilité instaurée par la crise dès 2007 a entravé la liberté de la presse. Les images de violence envers des journalistes ont fait le tour du monde. En élisant Syriza en janvier 2015, les Grecs ont décidé d’y mettre un terme. Le renouveau devra en passer par là.

Les rôles prépondérants de l’armée et de l’église orthodoxe créent en Grèce des spécificités culturelles qui peuvent nuire à la liberté de la presse. Citoyens et institutions politiques baignent dans un certain nombre de tabous.

Ceux-ci sont toutefois à nuancer. Car si la liberté de la presse semble traverser des jours sombres la liberté d’expression populaire, elle, parait solidement ancrée dans le pays. Les Grecs, aidés notamment par les réseaux sociaux, s’expriment librement sur la place publique sans craindre de répression.

Ils ont pris conscience des limites de leur pluralisme. Et les projets pour y remédier sont légion. La suspension de l’ERT a réveillé les volontés. Syriza a promis, dés avril 2015, la remise en place d’un service public assaini. Reste à balayer le pessimisme ambiant pour dessiner un avenir meilleur.

Entre craintes et espoirs, la Grèce semble bien sur le chemin d’un renouveau de son paysage médiatique, certes encore précaire, mais désiré et soutenu par l’ensemble du peuple grec, y compris, semble-t-il, par le nouveau pouvoir en place.

Elie Julien

Lhadi Messaouden

César Prieto

Pierrick Ilic-Ruffinatti

Loïc Masson

Photo Vignette: Lhadi Messaouden