Le droit de vote bientôt un devoir ?

Dans son rapport remis à François Hollande le 15 avril Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, propose la mise en place du vote obligatoire. L’objectif étant bien évidemment de lutter contre l’abstention.

« Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ». Cette inscription présente sur votre carte d’électeur montre que le vote devrait être un devoir moral pour les citoyens.

"Voter est un droit, c'est aussi un devoir". (Crédit photo: Mairie de Bourg le Péage).

« Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique« . (Crédit photo: Mairie de Bourg le Péage).

Mais de manière générale, les Français semblent peu concernés par les élections lorsqu’elles ne sont pas municipales ou présidentielles. Neuf des treize derniers tours électoraux ont vu moins de 60 % des Français se déplacer aux urnes (sept en dessous de 51%). Cliquez sur la photo ci-dessous pour voir les pourcentages élection après élection depuis 2010 :

SCREENSHOT TAUX DE PARTICIPATION

C’est pour cette raison que Claude Bartolone a proposé l’instauration du vote obligatoire. Le député Europe Ecologie les Verts (EELV) François de Rugy avait en mars dernier déclaré qu’il souhaitait déposer un projet de loi similaire. Il allait même plus loin en préconisant une amende de 35 euros pour les non-votants.

De nombreuses réactions

A peine la proposition de Claude Bartolone était rendue publique que le hashtag #VoteObligatoire s’installait dans les Tops Tweets. En tout, près de 4500 tweets concernant le vote obligatoire ont été recensés ces quatre derniers jours. Pour ou contre, de nombreux politiques se sont empressés de réagir :

Les Français se sont également exprimés sur les réseaux sociaux :

Bien plus qu’une simple proposition de loi, le rapport rendu par Claude Bartolone pose des problématiques inhérentes. Comment mettre en place le vote obligatoire ? Comment sanctionner ceux qui décident ou qui ne peuvent pas se rendre aux urnes ? N’est-ce pas anti-démocratique de transformer un droit en un devoir ? Tant de questions auxquelles devra répondre François Hollande s’il décide de tenir compte de la proposition du Président de l’Assemblée Nationale.

Pierrick Ilic-Ruffinatti