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Nicolas Dupont-Aignan : « La noyade des migrants est une honte pour l’Europe ! »
Présent ce jeudi 7 mai à Menton pour évoquer le thème de l’immigration à la frontière italienne, Nicolas Dupont-Aignan est ensuite venu saluer ses adhérents lors d’un déjeuner à Nice. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions.
Le député de l’Essonne s’est présenté autour d’une équipe resserrée à Nice : Gaël Nofri, conseiller municipal de la ville et candidat aux dernières élections départementales, et Sophie Mori, secrétaire départementale. Le président du parti a tenu un discours très à droite devant ses adhérents, dans une région où il connait l’importance du vote UMP et Front National.
« Notre pays est à genoux. En fait, non, il n’existe plus ». Le ton est donné. « Les Français ne prennent pas la mesure de la situation actuelle du pays » avance le maire d’Yerres. « Nous allons malheureusement vers un système qui, en 2017, va mettre en position de force François Hollande. Avec d’un côté un Nicolas Sarkozy dont 77% des Français ne souhaitent pas le retour, et d’un autre côté la guerre des clans au Front National », avant de poursuivre : « l’Etat mène une politique qui ne préserve pas les intérêts économiques de la France, et le pays doit faire face à une immigration venue d’Afrique de moins en moins contrôlable ».
« La classe médiatique parisienne méprise la France »
Debout La France prépare sa campagne pour les élections régionales de décembre prochain. La région PACA est la seule région de France où le parti n’a encore investi aucune tête de liste. « Je m’octroie encore un temps de réflexion avant de nommer quelqu’un. C’est une région très difficile, il va falloir faire le bon choix », assure Nicolas Dupont Aignan. « Vous le saurez d’ici deux semaines ».
De nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2017, l’ex-membre de l’UMP déplore le manque de temps de parole que lui accordent les médias : « ils ne veulent pas d’un gars qui dénonce les véritables problèmes et apporte des réponses concrètes. Ils préfèrent le Front National qui lâchera toujours une phrase polémique ou bien inviter les mêmes, à droite comme à gauche. Si j’étais tous les soirs sur le plateau de TF1 comme certains, vous verriez que nos scores augmenteraient ». Répondant à une question d’un adhérent sur son rapport avec les journalistes, il rétorque que « la classe médiatique parisienne méprise la France ».
Heureusement, Nicolas Dupont Aignan a bien voulu répondre à nos questions : immigration, Estrosi, guerre de famille au Front National, supportérisme … Il n’esquive aucun sujet.
Nicolas Dupont Aignan, vous étiez ce matin du 7 mai à Menton pour évoquer la question des frontières et de l’immigration illégale. Quel doit être le rôle de la France à propos de ce qu’il se passe au large de nos côtes ?
Elle doit avoir un rôle essentiel. D’abord, sauver les pauvres qui se noient dans une Méditerranée qui n’a pas vocation à être un cimetière. C’est une honte pour l’Europe ! Ensuite, les raccompagner, car si on ne le fait pas, on alimente un appel d’air monstrueux et ce sont des millions de migrants qui vont se noyer en mer. Et puis, parallèlement, contrôler nos frontières nationales, pour éviter que l’Italie laisse repartir ces pauvres migrants et qu’on ne puisse pas, là aussi, les bloquer. Enfin, développer l’Afrique, car si on ne structure pas le bassin méditerranéen, si l’on n’assure pas l’emploi dans ces pays, nous ne pourrons pas lutter.
Menton est le point d’entrée principal des migrants venant d’Italie. Les moyens de la ville sont-ils suffisants ?
Nous devons renforcer les moyens de la PAF (Police de l’Air et des Frontières) et surtout changer les lois, pour que lorsqu’un clandestin arrive à passer la frontière, et qu’il se trouve donc en séjour irrégulier – ce qui n’est pas un délit dans notre pays – on puisse l’expulser beaucoup plus facilement.
Christian Estrosi a récemment parlé d’une 5e colonne islamiste en France et d’une possible renégociation voire une sortie du Traité de Schengen. Que pensez-vous de ces propos ?
Ce sont des déclarations politiciennes, comme d’habitude, puisque Christian Estrosi est celui qui a soutenu un gouvernement qui a ratifié Schengen. Il était également ministre lorsque Nicolas Sarkozy a signé le Traité de Lisbonne donc je ne comprends pas bien les déclarations d’Estrosi qui semble se rendre compte qu’il a si mal agi pendant des années.
« Le Front National est resté une affaire de famille »
La guerre de famille au Front National risque d’avoir comme conséquence l’éviction de Jean-Marie Le Pen et la poursuite du processus de normalisation du parti, n’est-ce pas préjudiciable pour Debout la France ?
Non, parce que je crois justement que ce feuilleton un peu lamentable montre que le Front National est resté une affaire de famille. Ce n’est pas très sain. Je ne me réjouis pas du malheur du Front National, je respecte ce parti, je n’ai jamais été de ceux qui l’ont diabolisé. Mais bon, moi, je suis Gaulliste, je propose un projet différent donc je ne suis pas inquiet.
Vous avez récemment demandé au gouvernement un rapport sur une plus grande transparence au niveau des interdictions de stade, destinées aux supporters. Qu’attendez-vous du gouvernement et de ce rapport ?
J’en ai assez que l’on empêche des jeunes d’aller voir des matches de football, pour faire du fric sur le dos du foot, car c’est un moyen déguisé d’empêcher les classes populaires de se rendre au stade. Je n’ai évidemment jamais été pour les hooligans. Les vrais dangereux, il faut les exclure, mais il faut cesser d’interdire tous les autres. C’est lamentable.
Propos recueillis par Loris Bavaro