Inséparables frères Coen 

Cette année, le jury du festival de Cannes a pour la première fois deux présidents. Une responsabilité synonyme de consécration pour les frères Coen. Portrait.

Deux réalisateurs, mais une même façon de penser. Le binôme Coen, c’est « un réalisateur à deux têtes ».
Des scénarios écrits à quatre mains, un montage réalisé conjointement.  Les frères utilisent le pseudonyme de « Roderick Janes » puisque deux monteurs ne peuvent pas être récompensés pour un même film. Seule différence, Joël, « le grand frère », est  crédité comme réalisateur alors qu’Ethan occupe la fonction de producteur.

Les Coen élargissent cet esprit de famille en faisant appel aux mêmes collaborateurs. Carter Burwell a ainsi composé toutes les bandes originales à l’exception de « Paris, je t’aime » (2005). Les deux cinéastes travaillent aussi avec leurs acteurs fétiches. C’est le cas de John Turturro, Georges Clooney et Frances McDormand, femme de Joël qui a remporté l’Oscar de la meilleure actrice en 1997 pour son rôle dans « Fargo ».

Un style singulier

Le « réalisateur à deux têtes », c’est aussi une vision du cinéma très personnelle. A la fois drôle et noire, cynique et surréaliste : les natifs de Minneapolis ont réussi à conserver une indépendance créative vis-à-vis du mastodonte hollywoodien. Cette liberté artistique leur permet d’aborder un large éventail de genres. Du thriller « No country for Old men »   (2007) à la comédie « O’Brother »   (2000) en passant par le western « True grit »  (2010), le travail des Coen est un perpétuel renouvellement cinématographique.
Leurs nombreuses récompenses au Festival de Cannes témoignent de leurs brillantes carrières. La consécration a lieu dès 1991 avec une Palme d’or pour « Barton Fink » . S’ajoutent à cette distinction trois prix de la mise en scène et un Grand prix pour « Inside Llewyn Davis » C’est un jury aguerri qui annoncera en début de soirée, les vainqueurs de la Palme d’Or du 68ème festival du film.

Sacha Zylinski