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Le millésime 1991 du Festival de Cannes avait sacré Barton Fink des Frères Coen. Trinquez, a voté !
En 1991, les frères Coen concourent en sélection officielle au Festival de Cannes avec le film Barton Fink. L’histoire d’un jeune dramaturge new-yorkais qui débarque à Hollywood pour scénariser une série B. A l’hôtel, il rencontre l’étrange Charlie Meadows, passionné de catch et tueur. Humour noir, comédie grinçante.
La veille du vote du palmarès, le réalisateur franco-polonais Roman Polanski, alors président du jury, débouche les bouteilles. Entorse au règlement, Polanski fait voter la Palme d’or et transgresse l’agenda officiel. L’alcool monte, Ethan et Joel Coen décrochent officieusement le prix. Le lendemain, jour des délibérations officielles, le président du jury refuse de revenir sur le vote. Une feinte réussie pour sacrer son favori. Une ruse alcoolisée pour « influencer » les jurés, parmi lesquels le réalisateur français Jean-Paul Rappeneau et l’actrice américaine Whoopi Goldberg.

Les réalisateurs américains Joel et Ethan Coen récompensés en 1991 pour Barton Fink. Présidents du jury du 68e Festival de Cannes (crédit photo : http://www.israelvalley.com)
Les frères Coen entrent dans l’histoire du Festival
C’est avec un triplé gagnant (Palme d’or, Prix de la mise en scène et d’interprétation masculine pour John Turturro) que les frères Coen entrent dans l’histoire du Festival de Cannes. Un cumul jugé excessif par la direction de l’organisation. Depuis, un film pour un seul prix, c’est la règle établie. Sur dérogation du président du Festival de Cannes, des doublés restent possibles : Prix du scénario et Prix du jury peuvent être associés à celui de l’interprétation masculine ou féminine. L’attribution en 2003 de la Palme d’or et du Prix de la mise en scène au réalisateur américain Gus Van Sant pour Elephant, constitue un nouveau pied de nez au règlement du Festival de Cannes.
Alice Gobaud