Solidarité : les associations se mettent à l’heure d’été

À Marseille, bénévoles des associations et volontaires du service civique donnent toute l’année de leur temps et de leur énergie pour rendre plus agréable la vie de nombreuses personnes. Au moment d’entamer la saison estivale, les associations redoublent d’efforts afin de proposer un maximum de sorties et d’activités de plein-air pour permettre à leurs bénéficiaires de passer un été plus solidaire.

Lors de la 3ème édition d’IntégraSport, 170 lycéens bénévoles (en bleu) et une trentaine de jeunes volontaires du service civique (en orange) ont donné de leur temps et de leur énergie au profit de près de 300 bénéficiaires. (Crédit photo : Nicolas Kaplan)

Lors de la 3ème édition d’IntégraSport, 170 lycéens bénévoles (en bleu) et une trentaine de jeunes volontaires du service civique (en orange) ont donné de leur temps et de leur énergie au profit de près de 300 bénéficiaires. (Crédit photo : Nicolas Kaplan)

Dans les locaux marseillais de l’association Les Petits frères des pauvres, dans le quatrième arrondissement, les bénévoles s’activent. Ils confectionnent des tabliers en tissu aux motifs fleuris et des chapeaux pour l’inauguration du jardin collectif de la résidence Le Manier, une propriété léguée à l’association il y a une dizaine d’années. Ils cousent, découpent, raccommodent en choeur et dans une ambiance chaleureuse. Félicité, bénévole depuis 8 mois, s’enthousiasme : « Ça nous passionne. C’est pour ça qu’on le fait, on a quelque chose à donner aux autres. Ils nous sourient et c’est tout ce qu’on demande ». L’association vient de recruter plus de trente nouveaux arrivants en vue du pic d’activité estival. Parmi eux, Nicole, pour qui c’est le deuxième jour de bénévolat : « Nous sommes utiles, on apporte quelque chose ». « Mais on reçoit beaucoup aussi. Et c’est ce qu’il y a de plus beau » ajoute-t-elle.

Chaque été, l’association peut compter sur l’aide de 110 personnes supplémentaires. « Beaucoup de gens veulent faire du bénévolat ponctuel et pouvoir arrêter quand ils veulent. On demande au bénévole d’être régulier dans sa présence auprès des personnes qu’il soutient moralement. Il y a une régularité dans l’action, par principe » précise Annick Patrizio, chargée de communication de l’association. Selon elle, le volume de travail des associations caritatives augmente l’été au moins autant que le nombre de touristes sur les plages : « Nous sommes bien sûr soumis à la saisonnalité, et nous gérons notre budget en fonction. Nos deux périodes de forte activité sont l’été et Noël. Mais l’été, ça dure deux mois… » regrette-t-elle.

« La solidarité est un combat quotidien »

 

A l’occasion de la 3ème édition d’IntégraSport qui s’est déroulée jeudi au stade universitaire Jean Bouin, les volontaires d’Unis-cité, association qui permet aux jeunes de 16 à 25 ans de réaliser leur service civique, ont encadré les activités physiques adaptées aux personnes handicapées. Mansour, jeune volontaire en mission pour 8 mois, s’occupe du stand de rugby aménagé. Il explique, un peu essoufflé : « On donne un coup de main aux organisateurs, on se relaie sur les stands et on donne du plaisir aux participants. On essaie de leur transmettre quelque chose, des émotions… ». Selon lui, le sport en plein air et au soleil permet de mieux travailler avec son public : « Le rugby sans contact, ça nous permet d’aborder les bases du sport, tous ensemble. C’est un excellent moyen d’en transmettre les valeurs. En plus, le cadre est parfait ». Les jeunes volontaires jouent donc le rôle d’animateur ou de coach sportif le temps d’une journée, pour le plus grand bonheur des participants. Une joie communicative dont ces jeunes volontaires tirent un bénéfice. Jafar, 22 ans et engagé sur une mission de 9 mois, confie : « J’y gagne de l’expérience. Il y a aussi l’affection humaine, les sourires… C’était dur au début, on avait des appréhensions mais c’était la même pour le public ». Tous sont satisfaits des efforts qu’ils ont fournis car c’est pour eux une récompense. « Les sourires, c’est notre paye » plaisante-t-il.

À Marseille, les associations sont déjà sur le pied de guerre avant l’été, synonyme de pic d’activité pour les bénévoles et volontaires. Margot Schaaff, coordinatrice d’une équipe de 24 jeunes du service civique, conclut : « Pour eux, la solidarité est un combat quotidien, toute l’année, été ou hiver ». Comme quoi, si la saisonnalité des activités associatives pèsent sur leur charge de travail, bénévoles et volontaires n’en perdent pas leur sourire pour autant. Attention, c’est peut être contagieux.

                                                                                                                    

Grégoire Bosc-Bierne

Statut différend, combat équivalent
Ils n’ont pas le même maillot, mais ils partagent la même passion. Attention à ne pas mélanger volontaires et bénévoles. Le service civique volontaire a été créé par la loi du 23 mars 2010 et s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans. Ils peuvent s’engager dans une mission d’intérêt général de 6 à 12 mois auprès d’associations, de collectivités locales ou d’établissements publics agréés. À la différence des bénévoles, les volontaires bénéficient d’une indemnisation obligatoire (environ 573€ non imposable). François Hollande, qui entend favoriser le service civique a récemment évoqué l’idée d’accorder la carte étudiante aux volontaires. Ni diplômes, ni compétences ne sont requis pour postuler à ces missions, seule la motivation est prise en compte. Dans les Alpes-Maritimes, 141 postes sont actuellement disponibles autour de 41 missions différentes sur le site officiel.