GIGN, RAID : qui sont ces troupes d’élite?

Grande première de ce défilé du 14 juillet, les « superflics » et les « supergendarmes » de France descendent les Champs-Élysées parmi les forces armées françaises. Mais sous leurs cagoules, qui sont ces hommes qui forment le RAID et le GIGN, et quelles missions effectuent ces unités d’élite?

GIGN et RAID, qui sont-ils?
Spécialisé dans les opérations de lutte contre le terrorisme, de libération d’otages, de lutte contre le grand banditisme et de protection, le GIGN (Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) a été créé en 1974. Il est implanté à Versailles dans les Yvelines.
Le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion), né en 1985 sous l’égide de Robert Broussard et Ange Mancini, est une unité d’élite de la police nationale française implantée à Bièvres, dans l’Essonne.
Leurs devises : « S’engager pour la vie » depuis 2014 du côté gendarmerie, et « Servir sans faillir » du côté de la police.

Combien sont-ils?
Quelques 380 hommes et femmes forment le GIGN. Les femmes ne peuvent pas intégrer la force d’intervention pour des raisons de force physique. Le GIGN détaille que l’équipement de protection et les armes pèsent au total plus de 30kg.
Le RAID compte 170 fonctionnaires, exclusivement masculins avant 2014, date à laquelle deux femmes intègrent l’unité en tant que tireurs d’élite.

Quelle zone d’intervention?
La répartition de missions entre les deux unités se fait notamment en fonction du lieu d’intervention : le Raid principalement à Paris et le milieu urbain, le GIGN surtout en milieu rural et aux aéroports.

Quelles missions?
GIGN et RAID sont appelés à intervenir sur des situations exceptionnelles comme une prise d’otage, le retranchement de forcenés, le détournement d’avion ou autres véhicules de transport, le grand banditisme… Ils collaborent aussi avec l’Unité de coordination de la lutte anti-terroriste (UCLAT).
Les deux unités peuvent aussi participer à la sécurité de hautes personnalités françaises, sur le territoire national ou à l’étranger, comme pour les ambassadeurs.

Qui commande ?
Le RAID est placé sous l’autorité directe du directeur général de la police nationale et peut être mis à la disposition des préfets. Mais le chef d’unité en charge de la mission demeure le seul responsable des conditions de l’opération. Depuis 2013, le chef du RAID est Jean-Michel Fauvergue.
Le GIGN est rattaché directement au directeur général de la gendarmerie nationale et il est dirigé depuis 2014 par le colonel Hubert Bonneau.

Quelles ressources?
Le RAID disposait en 2009 d’un budget de 2,17 millions d’euros pour son fonctionnement et son équipement, dont deux enveloppes spécifiques complémentaires destinées à l’acquisition de matériel soumis à autorisation et une autre destinée à la formation de ses personnels.
Le GIGN avait un budget de 1,4 million d’euros en 2014.

Quel recrutement?
Le RAID recrute parmi les forces de police âgées de moins de 40 ans, d’abord sur dossier puis sur un ensemble d’épreuves physiques, médicales et psychotechniques. Le plus souvent les candidats qui passent ces épreuves ont déjà fait leurs preuves dans leurs services respectifs et démontré leurs grandes capacités physiques et psychologiques.
Officiers et sous-officiers de carrière sont sélectionnés au sein de toutes les unités de la Gendarmerie nationale. Pour être membre du GIGN, ils doivent être aptes au parachutisme et âgés de moins de 34 ans. Ils sont ensuite soumis à une semaine de tests avant de suivre une formation de près d’un an.

illustration timeline GIGN RAID

Cliquez sur cette image pour lancer l’infographie des principales opérations du GIGN et du RAID.

 

Parmi le GIGN et le RAID, diverses spécialités : 

Armurier

Les armuriers suivent une formation poussée en balistique et ont surtout recours  aux mathématiques et à la physique. Ils s’occupent notamment de tester toutes les armes et de sélectionner les meilleures et éventuellement les modifier ou les adapter après une série de tests très sélectifs. Ils tentent d’optimiser les armes, d’améliorer les gilets pare-balles ou les systèmes de communication.

Expert en explosifs

Ils maitrisent l’art délicat des charges explosives qu’ils emploient pour passer les portes, planchers, fenêtres, tout ce qui fait obstacle à la progression de l’unité d’intervention.

Au sein du RAID ils sont regroupés dans le « pool effraction ».

Négociateur / psychologue / psychiatre

Ils interviennent en cas de prise d’otages ou de retranchement de forcené et sont assistés d’un autre négociateur et aussi d’un référent, souvent un psychologue. Dans la cellule négociation sont réunis des psychologues, des psychiatres ou encore des policiers criminologues. Ces spécialistes ne sont pas armés mais peuvent porter un gilet pare-balle lorsqu’ils s’approchent d’un suspect.

(Interview de Laurent C., ancien négociateur pour le RAID)

Médecin

Quatre médecins contractuels sont intégrés au RAID : deux médecins anesthésistes-réanimateurs et deux urgentistes de haut niveau. Sur chaque mission, au moins un médecin est présent, au sein du Groupe Médical d’Intervention (GMI) du RAID. Lors de missions ils assurent une protection médicale rapprochée et apportent les premiers secours aux otages, policiers ou terroristes éventuellement blessés. Pour le GIGN, il s’agit de médecins militaires. Ces médecins se doivent d’avoir une condition physique irréprochable et un mental d’acier.

(interview médecin au RAID)

Tireur d’élite

Aussi appelé sniper, il n’intervient qu’en tout dernier recours car son action implique de blesser voir de tuer quelqu’un. Il sert aussi souvent d’analyste grâce à sa lunette de visée.

Parachutiste

Ces spécialistes maitrisent les sauts en parachute à basse et haute altitude. Ils maitrisent en outre la descente en rappel à partir d’un hélicoptère et sont aussi amenés à entrainer leurs collègues à cette technique.

(Vidéo parachutistes)

Plongeur

Les plongeurs sont diplômés en plongée (niveau IV) et certains en secourisme en mer et possèdent aussi tous leur permis bateau. Ils sont entrainés à reconnaitre des bruits de moteurs ou des coups de feu sous l’eau et à évoluer en eaux troubles. Ils peuvent être déployés pour la recherche d’engins explosifs sous l’eau ou protéger des convois maritimes.

Les membres du RAID ou du GIGN sont parfois aidés du berger malinois. Ce chien, très utile pour détecter les substances explosives est un compagnon précieux et forme avec son maître un duo efficace.

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Soraya Bezombes & Mathilde Brun