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MLS : Un championnat taillé pour briller #2/2
Peu connue il y a quelques années, la « Major League Soccer » (ligue de football nord-américaine) est considérée comme le challenge ultime de ceux qui ont bâti la légende de ce sport. Un championnat au fonctionnement atypique qui est aujourd’hui en plein essor.
Voir la première partie de l’article ici :
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Dans le domaine de la formation, la MLS se singularise également de ses camarades du Vieux Continent. Une méthode plus exotique, qui consiste à attirer de jeunes étudiants étrangers à faire leurs études aux Etats-Unis. Chaque année, ils sont plusieurs milliers à rejoindre les universités du pays, dans l’espoir de décrocher un contrat professionnel. Tel est l’objectif d’Alexandre Augst.
Originaire de Cannes, ce jeune gardien talentueux de 18 ans s’est installé outre-Atlantique après l’obtention de son bac ES en 2015. « Durant mon année de terminale, j’ai envoyé un dossier aux différentes équipes américaines. J’ai pu bénéficier de l’aide de mon ancien entraîneur, qui dirige une agence aux Etats-Unis aidant les jeunes européens à trouver des bourses sportives pour venir étudier en Amérique. Le coach de l’équipe de Lynn University, qui a remporté le championnat national l’an passé, m’a contacté. J’ai signé quelques mois plus tard. » Un choix de carrière qui en dit long sur son ambition.
Ici, le jeune français doit concilier des études de business avec un entraînement sportif intensif. Programme de préparation physique à respecter à la lettre au mois de juillet, arrivée au campus deux semaines avant les autres élèves pour préparer le championnat, avec jusqu’à deux entraînements de foot quotidiens ; les étudiants sont déjà soumis à la rigueur d’un club professionnel. De plus, les joueurs ne sont pas liés à l’université par un contrat, mais par une offre de bourse renouvelable l’année suivante. Un système synonyme de remise en question perpétuelle pour les apprentis footballeurs. Chaque joueur doit se montrer continuellement à la hauteur. La régularité est le mot d’ordre. Car ils sont tous venus aux Etats-Unis avec un même objectif : décrocher un contrat pro dans une franchise de la MLS. « Les sportifs jouant dans les universités américaines ont tous pour ambition de finir professionnel. Ils ont choisi cette voie là car ils ont la possibilité d’avoir un diplôme, et en même temps jouer à un haut niveau sportif avec, en ligne de mire, la Draft MLS (période des transferts), tout en étant diplômé. Toutes les conditions sont réunies pour que les sportifs réussissent et soient dans les meilleures dispositions car les infrastructures et le staff sont semblables à ceux d’une équipe pro. De plus, pour les étrangers, il est moins facile de faire carrière aux Etats-Unis que pour un Américain. Ça nous oblige à encore plus nous surpasser » confie-t-il.
Quant à la formation des jeunes joueurs locaux dès l’enfance, on reste dans ce processus « international ». De plus en plus d’apprentis-formateurs américains se rendent au siège de la Fédération française de football, à Clairefontaine, afin de passer leur brevet de formation « à la française ». « La MLS existe depuis plus de vingt ans, mais la volonté de former des jeunes joueurs est très neuve pour nous » expliquait récemment Todd Durbin, vice-président de la MLS. « Nous voulons faire de nos coachs les meilleurs du monde et on avait besoin de savoir quoi faire pour qu’ils le deviennent. Alors on essaie d’apprendre des meilleurs. »
Un championnat, des croissances
La MLS est un championnat en pleine expansion. Toutes les franchises sont stables financièrement, les stars sont de plus en plus nombreuses, tout comme les spectateurs dans les tribunes. Les affluences sont en constante hausse depuis 2010. Le championnat vient de battre sa moyenne record de spectateurs présents dans les stades par saison en 2014 : 19 148 en moyenne. A titre de comparaison, la Ligue 1 affiche une moyenne de 21 155 spectateurs.

Depuis 2000, l’affluence moyenne dans les stades de MLS a augmenté de 39%. Crédit : Sacha Zylinski. Sources : teamsporteco.fr
Le championnat américain semble avoir conquis un pays, qui jusque là reléguait le soccer au second plan. L’évolution des contrats des droits TV du championnat ainsi que des équipes nationales féminines et masculines en sont de parfaites illustrations.

Le contrat de droits TV de 2015 est 3,8 fois plus cher que celui de 2007. Crédit : Sacha Zylinski. Source : teamsporteco.fr
La MLS est encore loin des contrats audiovisuels de la NFL ou de la NBA, mais nul doute que sa place dans le panthéon des championnats de sport américains est de plus en plus importante.
Cette bonne santé économique lui permet d’accroître ses ambitions nationales, avec la création prochaine de 3 nouvelles franchises (Atlanta, une deuxième à Los Angeles, et Miami). Mais également sur le plan international avec la vente des droits TV dans de nombreux pays, comme en France, où Eurosport a acquis les droits de retransmission jusqu’en 2018.
Une exportation qui va s’accroître dans les années à venir. De là à dire que le derby new-yorkais sera plus médiatisé que le clasico Réal-Barça dans 20 ans, il y a un pas que l’on ne franchira pas. Mais tous les indicateurs laissent présager à la MLS un avenir étincelant.
Sacha Zylinski