Daniel Pennac : entre plume et crayon

Le romancier à succès vient de publier une bande-dessinée, qu’il est venu présenter lors du Festival du Livre de Mouans-Sartoux. Rencontre.

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Daniel Pennac, l’un des trois invités d’honneur du 28ème Festival du Livre. Crédit Photo : Buzzles.

Lorsqu’il dessine de petits hommes en guise de dédicace, Daniel Pennac est concentré sur l’orthographe exacte des noms qu’il inscrit dans ses petites bulles. L’auteur partage ses idées sur les sujets du moment.

« L’autre comme moi », le thème du Festival du Livre, ça vous inspire quoi ?
C’est un thème extrêmement actuel en cette période d’immigration forcée. La question de l’enfance est aussi très intéressante : les adultes sont toujours dans un espèce de soupçon vis-à-vis des enfants, comme s’ils craignaient que les enfants comprennent mieux le monde qu’eux. Il y a un enfant dans l’adulte, et un adulte dans l’enfant.

Dans « Messieurs les enfants », vous mettez en scène un odieux M. Crastaing. Vous avez eu ce genre de professeur ?
Oui, j’ai eu ce genre d’imbéciles dans mon enfance, quand j’étais en primaire. Des instituteurs de nature sadique. J’ai amélioré le personnage pour en faire un roman. Le ton du roman est plus engagé dans la sensibilité.

Avez-vous un commentaire à faire concernant les récentes réformes du gouvernement sur l’éducation qui font polémique ?
On fait des réformes depuis que je suis élève. Elles concernent une école qui évolue avec la société, et les prises de position par rapport à ces réformes viennent souvent de gens qui cherchent à se faire valoir. Pour moi, le grand débat, presque jamais évoqué, est celui sur la façon d’enseigner. On est trop crispés sur les programmes.

Vous présentez aussi une BD. Il y avait des dessins dans vos livres, maintenant un livre dans des dessins…
J’ai toujours fait mes dédicaces avec des dessins, tout simplement parce qu’elles sont plus vivantes. Mais je ne suis pas un vrai dessinateur. L’origine de mon dessin, c’est la fuite, la prolongation d’une écriture. J’avais envie de raconter la vie d’une famille qui habitait à côté de chez moi quand j’étais gosse. J’ai demandé à Florence qui a accepté. Cette BD est son histoire.

Matthias Somm