RWC Angleterre 2015 : retour sur la phase de poules

Depuis un mois, l’Angleterre vit au rythme du rugby. La phase de poules étant terminée, il est temps de faire un bilan de ce début de Coupe du Monde passionnant.

Tops : les nations majeures du « Sud » (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud)

Les « All Blacks », toujours aussi impressionnants (Crédit photo : allblacks.com)

Les « All Blacks », toujours aussi impressionnants (Crédit photo : allblacks.com)

Pour l’instant, les nations majeures de l’hémisphère sud respectent leur rang et font figure d’épouvantails dans ce Mondial. La Nouvelle-Zélande, emmenée par ses vieux briscards (Dan Carter, Ma’a Nonu, Sonny Bill Williams…) et une nouvelle génération prometteuse (Julian Savea, Nehe Milner-Skudder, Waisake Naholo…), a dominé de la tête et des épaules le groupe C, en prenant 19 points sur 20 points possibles et en battant l’Argentine notamment. Mais la grosse performance est à mettre à l’actif de l’Australie. Dans le groupe A, dit « le groupe de la mort », les Wallabies, emmenés par le demi d’ouverture Bernard Foley, ont respectivement battu les Fidji (28-13), l’Uruguay (65-3), l’Angleterre (33-13) et le Pays de Galles (15-6), en montrant une mêlée conquérante et une défense efficace. L’Afrique du Sud, quant à elle, a su se ressaisir après la débâcle japonaise, pour finir première du groupe B. Les Springboks, emmenés par l’ailier du RC Toulon Bryan Habana, ont remporté leurs trois derniers matchs, avec le bonus offensif, face aux Samoa (46-6), à l’Ecosse (34-16) et aux Etats-Unis (64-0), en se reposant sur leurs points forts, c’est-à-dire la puissance et le combat.

L’Irlande

Les joueurs du Trèfle sont en très grande forme (Crédit photo : irishtimes.com)

Les joueurs du Trèfle sont en très grande forme (Crédit photo : irishtimes.com)

Le XV du Trèfle n’a malheureusement toujours pas dépassé le stade des quarts de finale dans un Mondial. Il s’en était pourtant donné les moyens en finissant en tête du groupe D, en battant successivement le Canada (50-9), la Roumanie (44-10), l’Italie (16-9), et surtout la France (24-6). La meilleure nation européenne du moment a confirmé son statut en affichant une grande sérénité dans son jeu, s’appuyant sur une touche impériale, des joueurs capables d’imposer de très longues phases de jeu à leurs adversaires avec une défense intraitable (meilleure défense avec l’Australie).

Flop : l’Angleterre humiliée chez elle

Chris Robshaw et l’Angleterre au plus mal après leur élimination (Crédit photo : telegraph.co.uk)

Chris Robshaw et l’Angleterre au plus mal après leur élimination (Crédit photo : telegraph.co.uk)

La Rose est fanée ! L’Angleterre a été éliminée dès les phases de poules de sa Coupe du Monde. Après avoir battu les Fidji en match d’ouverture (35-11), les Anglais ont lâché prise face au Pays de Galles (25-28), avant de sombrer face à l’Australie (13-33) et de battre l’Uruguay, pour l’honneur (60-3). Une première pour un pays organisateur dans l’histoire du Mondial, mais aussi dans l’histoire du XV de la Rose, qui avait toujours passé les poules en Coupe du Monde. Pour expliquer ce camouflet, les choix du sélectionneur anglais Stuart Lancaster sont en première ligne, notamment celle d’avoir confié le capitanat au troisième ligne Chris Robshaw, après seulement une sélection. De plus, la sélection de Sam Burgess, ancienne star du XIII passé au XV, à la place du joueur de Northampton Luther Burrell, n’est pas passée inaperçue outre-Manche. La pression populaire a également pesé sur les joueurs de la Rose, mais c’est l’ensemble du jeu anglais qui a été insuffisant. Face à l’Australie, ils n’ont pas fait le poids en mêlée et ont cédé sur trois actions collectives australiennes. L’équipe n’était tout simplement pas prête pour ce Mondial et l’inexpérience y est pour beaucoup.

Le joueur : Frédéric Michalak

Le joueur du RC Toulon est devenu, face au Canada, le meilleur marqueur français de l’histoire en Coupe du Monde. En inscrivant 14 points, il a dépassé les 124 points inscrits par l’ancien demi d’ouverture du XV de France dans les années 90, Thierry Lacroix. Ce record récompense sa longévité et sa régularité au plus haut niveau, lui qui dispute actuellement son troisième Mondial (2003, 2007, 2015).

La surprise : le Japon

Les Japonais, après leur victoire historique face à l’Afrique du Sud (34-32) (Crédit photo : dailyadvertiser.com)

Les Japonais, après leur victoire historique face à l’Afrique du Sud (34-32) (Crédit photo : dailyadvertiser.com)

Les Brave Blossoms (les Braves fleurs) ont créé la sensation en battant l’Afrique du Sud, favorite au titre, lors de leur premier match dans ce mondial (34-32). C’est la première fois, dans l’histoire du Mondial, qu’une nation du « Tier 2 », c’est-à-dire les équipes de second rang, bat une nation du « Tier 1 », c’est-à-dire les nations majeures du rugby. Malheureusement, en chutant lourdement face à l’Ecosse (45-10), les Japonais ont compromis leur chance d’aller en quart de finale, malgré deux autres victoires, contre les Samoa (26-5) et les Etats-Unis (28-18). Ils peuvent tout de même être fiers de leur parcours et surtout de ce qu’ils ont montré sur le terrain, avec une animation offensive très intéressante et un paquet d’avant très solide. De bonnes bases pour 2019, où le Japon organisera la prochaine coupe du monde et pourrait y jouer les troubles fêtes.

Le chiffre : 4 milliards

C’est le nombre de téléspectateurs cumulés attendus pour cette 8ème Coupe du Monde. Un engouement populaire énorme explique ce chiffre, qui fait de la Coupe du Monde de rugby le 3ème évènement le plus suivi de la planète derrière les Jeux olympiques et la Coupe du Monde de football. Toutefois, le chiffre est à nuancer depuis l’élimination de l’Angleterre.

 

Florian Leyvastre