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Présidentielle américaine, mode d’emploi
La course aux présidentielles est lancée ! Le 8 novembre 2016, le 45ème président des Etats-Unis sera élu et entrera en fonction le 20 janvier 2017. En attendant, les candidats républicains et démocrates s’affronteront lors des primaires organisées par chaque parti en janvier prochain.
La présidentielle américaine, comment ça marche ?
Aux Etats-Unis, contrairement à la France, le président américain n’est pas élu au suffrage direct. L’élection présidentielle a lieu état par état. Dans chacun d’entre eux (il y en a cinquante), les électeurs désigneront à partir de janvier un nombre de grands électeurs variant en fonction du nombre d’habitants. Ces grands électeurs se sont au préalable positionnés en faveur d’un candidat à la Maison-Blanche. Le parti qui obtient la majorité dans un état remporte l’ensemble des grands électeurs. Les candidats accordent ainsi une grande importance dans leur campagne à des états où le score s’annonce serré.
Mais auparavant, chaque parti organise des élections pour départager les candidats. Là encore, les choix se font dans chaque état, selon ses propres modalités. Il existe deux grandes formes de scrutin : le caucus ou la primaire. Les caucus font intervenir les militants de chaque parti qui votent généralement à main levée. Les primaires peuvent être « fermées » (ouvertes uniquement aux sympathisants de chaque parti) ou « ouvertes » (tous types d’électeurs). Les consultations ont lieu au début de l’année électorale. L’Iowa et le New Hampshire sont les premiers à choisir leur candidat.
Les 9 candidats à la présidentielle les mieux classés dans les sondages :
Hillary Clinton
Hillary Clinton est d’abord connue comme « First Lady » aux côtés de Bill Clinton, président de 1993 à 2001. A 67 ans, l’ancienne sénatrice de New York de 2001 à 2009, a de l’expérience à revendre après avoir occupé le poste de Secrétaire d’Etat durant le premier mandat de Barack Obama. Battue par ce dernier lors des primaires démocrates de 2008, elle retente aujourd’hui sa chance. Le président actuel a d’ailleurs affiché son soutien en déclarant qu’elle ferait une « excellente présidente ». Candidate du parti démocrate, elle s’engage avec une campagne axée sur la politique économique et sociale et sur la défense de la classe moyenne.
Bernie Sanders
Âgé de 73 ans, Bernie Sanders est un candidat peu commun aux primaires démocrates. Sénateur du Vermont, Il se désigne comme « socialiste », un mot pourtant peu apprécié, voire détesté par une bonne partie des électeurs américains. Il siège en tant qu’indépendant au Congrès mais n’hésite pas à défier Hillary Clinton, sa principale rivale aux primaires. Pourfendeur des milliardaires, il a d’ailleurs exprimé ses doutes sur la capacité de sa concurrente à « s’attaquer aux grands de la finance ».
Martin O’Malley
Martin O’Malley, 52 ans, s’est illustré en politique dans les années 2000, par la fermeté dont il a fait preuve en tant que maire de Baltimore, dans le Maryland. Les récentes émeutes qui ont secoué la ville risquent de désavantager l’homme politique. Ancien gouverneur du Maryland, il défend notamment une réforme de fond en comble de l’immigration.
Donald Trump
Connu dans le monde entier grâce à son empire immobilier, le milliardaire Donald Trump, 69 ans, s’est lancé dans la course à la présidentielle américaine. Candidat du parti républicain, il ne peut s’empêcher de se faire remarquer en multipliant les provocations. Dans son viseur : les dirigeants américains, tous « stupides », et « contrôlés par les lobbies et les intérêts spéciaux ». Il avait déjà envisagé de se présenter à la présidence en 1988, 2000, 2004 et 2012, mais y avait renoncé. Lors de la dernière élection, il avait soutenu le candidat républicain Mitt Romney.
Marco Rubio
Fils d’immigrés cubains exilés après l’accession au pouvoir de Fidel Castro, Marco Rubio est élu au Sénat pour la première fois en 2010. Candidat républicain, il espère être le premier latino à devenir président des Etats-Unis. Très conservateur, il s’attire les foudres de son propre camp à cause de sa promotion de l’interventionnisme américain à l’étranger ou lorsqu’il défend, comme Barack Obama, une réforme des lois sur l’immigration conduisant à la régularisation de millions de sans-papiers.
Ben Carson
Il y a deux ans, après un discours très critique sur la politique menée par Obama, Ben Carson est devenu l’un des chouchous des conservateurs et du Tea Party, même s’il n’a aucun mandat. Issu d’une famille modeste, il intègre la prestigieuse université de Yale et devient l’un des neurochirurgiens les plus décorés du pays. Ses prises de position lui valent nombre de controverses. Le candidat s’appuie notamment sur sa foi pour justifier son opposition à l’avortement et au mariage gay. Il a également qualifié la réforme de l’assurance santé (« l’Obamacare ») de « pire chose qui soit arrivée aux Etats-Unis depuis l’esclavage ».
Jeb Bush
A la fois fils et frère d’un ancien président américain, Jeb Bush capitalise sur son nom afin de décrocher l’investiture des républicains. Gouverneur de l’état de Floride de 1999 à 2007, le Texan de 62 ans insiste tout de même sur sa différence, surtout par rapport son frère George W, président de 2000 à 2008. Hispanophone et marié à une Mexicaine, il est avec Marco Rubio le meilleur argument du Parti républicain afin de séduire l’électorat latino, plus enclin à voter pour les démocrates. Il s’illustre par ses combats anti-euthanasie, anti-avortement et favorable au lobby des armes. Mais il se montre plus ouvert sur la question de l’immigration.
Ted Cruz
Premier républicain à avoir annoncé sa candidature, Ted Cruz, est l’une des figures de l’aile ultra-conservatrice du parti républicain. Opposé à toute restriction du port d’armes, au mariage homosexuel et à l’avortement, il a créé la surprise dans son propre camp en étant élu sénateur du Texas lors des « midterm elections » de 2012. Les prises de position de cet avocat de 44 ans lui ont valu d’être qualifié d’« oiseau cinglé de la droite » par John McCain, le candidat républicain à la présidence en 2008. Baptiste, Ted Cruz mise notamment sur la base évangélique du parti pour l’emporter.
Carly Fiorina
Seule femme à briguer l’investiture républicaine, Carly Fiorina, 60 ans, s’est fait un nom en tant que PDG de Hewlett-Packard entre 1999 et 2005, date à laquelle elle a été contrainte à la démission. Durant la campagne présidentielle 2008, elle a œuvré dans l’ombre auprès de John McCain. Elle a également conseillé l’ancien gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger. Mais Carly Fiorina a très peu d’expérience électorale. En 2010, sa seule campagne s’est achevée par une défaite lors de l’élection sénatoriale en Californie.
Enora Le Notre