Christian Estrosi ratisse large

Sportifs, cardiologues, anciens chasseurs de nazis, … Plus d’une centaine personnalités ont prêté allégeance à Christian Estrosi jeudi soir lors du lancement de son comité de soutien aux élections régionales. Devant une foule acquise à sa cause aux Espaces du Fort Carré à Antibes, le député-maire de Nice a affiché ses ambitions.

Soirée de fête pour Christian Estrosi, pourtant donné battu dans les derniers sondages. (Crédit photo : Emmanuel Durget)

Soirée de fête pour Christian Estrosi, pourtant donné battu dans les derniers sondages. (Crédit photo : Emmanuel Durget)

De Jean-Claude Gaudin à Jean-Claude Guibal en passant par Hubert Falco ou Eric Ciotti, les élus Les Républicains en Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont largement répondu présent à l’appel de Christian Estrosi lors du lancement de son comité de soutien. Le but de la manœuvre, afficher une cohésion exemplaire face à une gauche à la peine, une extrême gauche quasi-invisible et un Front National plus que jamais en course pour rafler la région. Devant un public chauffé à blanc, le maire de Marseille a ouvert le bal : « c’est Christian Estrosi qui incarne le mieux les valeurs de cette région. C’est avec lui que tout va changer » avant de s’attaquer directement au discours du FN. « Notre politique est différente de la leur. Nous voulons rassembler, ils veulent l’exclusion », a-t-il résumé. Lui emboitant le pas, Mourad Boudjellal, le président du Racing Club de Toulon, a rappelé la menace que représente Marion Maréchal-Le Pen pour le député maire de Nice. « Nous, à Toulon, on a connu le Front National en 1995. Le FN, c’est une ville qui se divise. Des commerces dans lesquels on ne va plus, des gens qui se séparent », a-t-il lancé à la tribune avant d’avertir : « comme dirait Bernard Laporte, pas de faute Christian, pas de faute ». Serge Klarsfeld, écrivain et ancien chasseur de nazi a qualifié le maire de Nice de « candidat de l’espoir, rempart pour les valeurs républicaines ».

Diverses personnalités ont pu afficher publiquement leur soutien à Christian Estrosi puisqu’entre deux discours, deux écrans géants ont permis aux absents de transmettre tout de même leurs vœux au candidat Les Républicains. L’acteur Gérard Depardieu, l’ancien pilote Jean Alesi, l’Antibois Henri Proglio (ex-PDG d’EDF) ou encore le chanteur Enrico Macias ont ainsi pu faire passer leur mot par écran interposé.

« Madame pièces jaunes » en guest-star

A la manière d’un one man show, Christian Estrosi, principal intéressé de cette soirée, a parcouru l’estrade de long en large sous les applaudissements du public. Il a d’abord vanté les actions des élus de son parti aux niveaux municipal et départemental : « nous avons su nous montrer justes et équitables à la tête de nos territoires ; c’est-à-dire donner plus à ceux qui avaient moins ». Enthousiaste, il a affiché sa force de frappe, comme un avertissement aux autres candidats à la région : « sur 960 maires de cette région, cinq cent nous ont apporté leur soutien. Certains de gauche, certains de droite. » Battant le public tant qu’il est encore chaud, il a promis dans un triomphe : « je vais mettre toutes mes forces, toute mon énergie, parce que je savais que je vous le devais ».
Mais la principale attraction de la soirée, c’était Bernadette Chirac. L’ex-première dame de France a salué « l’action de Christian Estrosi » évoquant « un candidat responsable, engagé et passionné » avant de prophétiser : « il sera un président de région ambitieux ». Elle n’a pas hésité à tailler « les 18 ans de désastre de la gauche en région PACA » ainsi qu’à dénoncer « les dérives de l’extrême droite » devant une foule exaltée.

Christian Estrosi s’est donc doté de nombreuses personnalités influentes capables de l’aider dans sa course au bulletin de vote. Au coude à coude avec le Front National dans les sondages, il se devait de ratisser large au niveau tactique. Les électeurs sont prévenus.

Emmanuel Durget

Grégoire Bosc-Bierne