Estrosi à la Licorne

La liste Les Républicains des Alpes-Maritimes pour les élections régionales était présentée dernièrement à Cannes. Les principaux responsables locaux, concernés ou non par les régionales, étaient présents au théâtre de la Licorne.

Christian Estrosi, mais aussi David Lisnard, Bernard Brochand et Eric Ciotti. Les quatre hommes se sont succédés au pupitre #Cavachanger. Et ce vendredi, c’était chacun sa spécialité. L’ultra-local pour David Lisnard, la lutte contre Daesh pour Bernard Brochand, la sécurité pour Eric Ciotti et la région dans sa globalité pour Estrosi, avec ses chevaux de bataille : les transports et la sécurité. Mais un élément revient dans chaque discours : les attaques contre le gouvernement socialiste, et le danger de l’épouvantail Front national. D’autant que le parti lepéniste est plus que jamais en passe de conquérir la région.

Les raccourcis entre migrants et Daesh

À peine quelques jours avant les attentats de Paris, Bernard Brochand mettait en garde contre les risques qui planaient sur le pays. Un discours dans lequel le député cannois faisait le lien entre la jungle de Calais et les terroristes islamistes. En attaquant Bernard Cazeneuve, Brochand dénonçait « la répartition des migrants partout en France », y voyant « une dizaine de potentiels centres djihadistes au lieu d’un à Calais ». Tout en tempérant un peu plus tard, sans se mouiller : « il faut peut-être accueillir les migrants ou peut-être fermer les frontières, mais il faut prendre une décision, enfin ! ».

Estrosi allume socialistes et Front national

Christian Estrosi s’est moins étendu sur les thèmes nationaux et internationaux. Ce qui ne l’a pas empêché d’attaquer le Gouvernement, qu’il accuse de faire le jeu du Front national. Principal argument : le choix de présenter Christophe Castaner, et de ne pas « envoyer une pointure pour faire barrière au Front national ». Le candidat socialiste appréciera. Le maire de Nice n’est pas plus tendre avec Marion Maréchal-Le Pen, qu’il compare à « Calamity Jane adossée à un comptoir » lors du débat qui a opposé les quatre principaux candidats en octobre dernier.

S’il y a une question qui fait l’unanimité dans la région, c’est celle des transports. Les retards à répétition, la vétusté des rames, la sécurité … autant de problèmes exploités par les candidats. Comme Marion Maréchal-Le Pen, Christian Estrosi envisage de renégocier avec la SNCF pour exiger plus de rigueur, et « re-signer ce contrat tous les trois ans », comme pour maintenir la SNCF sous pression.
Au rayon sécurité,  C. Estrosi tient à mettre en avant son expérience de maire, vantant « la première police municipale de France » en exercice à Nice, sans que l’on sache réellement quels en sont les critères. Pour la région, ses ambitions sont les mêmes. Le candidat s’assure prêt à couper dans d’autres budgets pour financer les 250 millions d’euros annoncés pour la sécurité.

Christian Estrosi n’a cependant pu s’empêcher de lier l’enjeu de décembre à la présidentielle : « Ce qui va se jouer ici, c’est une part de 2017, c’est la bataille de France ».

Alice Gobaud

Grégoire Bosc-Bierne

Emmanuel Durget