[INTERVIEW] Cazzette, le duo de DJs suédois qui monte en puissance

Alexander Björklund et Sebastian Furrer, les deux DJ’s du groupe Cazzette, ont répondu aux questions de Buzzles.

Cazzette a été créé en 2011, par deux jeunes DJ’s suédois passionnés. Depuis, beaucoup de choses ont changé. En l’espace de quatre années riches en productions, collaborations et en prestations sur les plus grandes scènes mondiales, les Cazzette ont pris une autre dimension dans le monde de la musique électronique. Après leur tube Sleepless, ils reviennent avec un nouvel EP, Desserts, un album qui réunit six titres exclusifs, sorti fin août. Fin octobre sort l’EP regroupant les deux remix de leur dernier tube Genius, différent de leur style habituel, avec des sonorités plus funky qui se rapprochent d’une house music plus traditionnelle. Les deux DJ’s suédois se livrent sur leur actualité musicale, leur vie, leur regard sur l’actualité EDM – electronic dance music – dans cette interview exclusive pour Buzzles.

Cazzette en live, à Los Angeles au Avalon Night Club. (Crédit photo : OhDagYo  Photograhpy)

Cazzette en live, à Los Angeles au Avalon Night Club. (Crédit photo : OhDagYo  Photograhpy)

Bonjour Alexander et Sebastian, tout d’abord, j’aimerais savoir comment vous vous êtes rencontrés, et quel est votre parcours ?

On a tout d’abord commencé par discuter en ligne. On commençait tous les deux à faire de la musique, à expérimenter, et on était dans une période où c’était facile pour les artistes de tisser des liens sur des réseaux comme Myspace pour collaborer. Alors qu’on se rapprochait graduellement en tant que duo, notre manager actuel, Ash Pournouri (le manager du dj suédois Avicii entre autres), nous a trouvés, et comme on dit, tout le monde connaît la suite !

Vous êtes connus pour votre style particulier qui vous est propre, vous faites partie des rares DJs qui peuvent produire des titres de n’importe quel style de musique électronique (progressive house, future house, dubstep…) de très bonne qualité. Comment définiriez-vous votre style ?

Le but pour nous, c’est de faire des trucs funs et intéressants. On ne prête pas attention aux étiquettes de genres et de noms. On veut juste faire la musique que l’on aime et on pense que c’est la raison pour laquelle notre musique est si diverse en termes de styles et d’influences. Cette approche est juste celle qui nous paraît la plus fun.

Toujours à propos de votre style, j’ai remarqué plusieurs évolutions par rapport aux morceaux présents sur votre album Eject (sorti en janvier 2014) et votre dernier EP, Desserts (sorti fin août 2015). Sur Desserts, vous êtes sur un style résolument plus house music, radicalement différent de celui des morceaux sur Eject, qui était plus agressif et electro house. Pourquoi ce changement ?

Ça nous a été très naturel. On a utilisé notre single Sleepless pour réellement initier ce changement et Blind Heart  après ça. On adore ce genre de musique, ça a été une grosse partie de notre développement personnel à tous les deux, mais on adore aussi d’autres styles, qui sont vraiment faciles à fusionner et expérimenter avec ce genre. On a été très content de la réponse du public et des critiques à cette facette de notre musique et surtout, on croit vraiment en cette musique.

Avec Genius, vous révélez une nouvelle facette de votre talent, avec un style que vous n’aviez encore jamais exploré. Ce morceau annonce-t-il un réel changement dans vos prochaines productions ?

Genius nous a permis d’honorer les sons de french house qui nous ont inspirés tous les deux étant jeunes. Ça a été un morceau vraiment fun et énergique à créer. On l’a écrit avec nos amis Jonas (The High) et Jens à Stockholm et ensuite le très talentueux Buster Moe, qui est aussi signé chez notre label. Il l’a fait en une seule prise et on a immédiatement adoré ce que ça ajoutait au morceau.

En octobre 2015 sortait l’EP des deux remix sélectionnés parmi les titres de l’album Genius sur les plateformes de téléchargement légal. Vous avez choisi deux DJs, Fareoh et Prinston. Pourquoi ce choix ?

Ça faisait un bout de temps qu’on suivait Fareoh et c’était cool de voir un artiste américain vraiment pousser les limites au lieu d’éviter la prise de risque. Prinston est un producteur et auteur dément – il a remixé notre single Sleepless et a absolument déchiré, donc lui laisser carte blanche pour Genius était une évidence.

Pendant l’Amsterdam Dance Event 2015 (mi-octobre), le DJ Mag Top 100 DJs, le plus connu des classements de DJs dans le monde, a été révélé. Comme vous le savez, le classement de cette année a été très critiqué par les professionnels du genre et les fans. Vous n’y figurez pas alors que vous venez d’accomplir une très bonne année 2015. Quel est votre sentiment par rapport à ça ?

Ce genre de chose ne nous importe pas vraiment. Ce qui compte, c’est que les fans aiment ce qu’on fait, viennent à nos shows et s’éclatent avec nous. Un classement est un classement. Certaines personnes prennent ça vraiment trop au sérieux, mais chacun son avis. On est plus concerné par s’assurer que notre musique est la meilleure qu’elle puisse être. C’est ce que les fans veulent ; de la musique, pas des chiffres.

Qu’avez-vous de prévu pour 2016 ?

Des nouveautés musicales. Depuis qu’on a fini notre tournée, on s’est vraiment concentré sur les prochaines étapes afin de les rendre aussi fraîches et excitantes que possible.

Avec quel(s) artiste(s) aimeriez-vous collaborez sur un titre ? Pourquoi ?

Kanye West ou Kendrick Lamar, ce serait dingue. Ces deux gars-là défient les conventions du hip-hop et leur créativité nous parle vraiment.

Quel DJ vous impressionne le plus actuellement, en termes de talent, de créativité et d’ambition ?

Eric Prydz pour sûr. Il possède des sons et un style propres. Les gens essaient toujours de l’imiter, mais son travail brille toujours à des kilomètres d’avance. On pense que le truc le plus impressionnant de tous, c’est quand de jeunes artistes sont assez courageux pour vraiment essayer quelque chose de nouveau et s’approprier leur son.

Pour conclure, une petite anecdote sur votre duo, Cazzette ?

On produit très rarement dans la même salle. Je pense qu’on s’est tellement habitué à travailler à distance dans différents endroits du pays qu’on travaille toujours nos éléments séparément, et ensuite on se réunit pour les rassembler. Ça paraît sûrement étrange mais ça semble très bien fonctionner pour nous.

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Tom Ferrero