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Rencontre avec Hiroo Mochizuki, le fondateur du Yoseikan Budo. #2/2
Le Yoseikan Budo est un art martial en manque de reconnaissance depuis ses débuts en 1975. Heureusement, les fils du maitre, Mitchi et Kyochi Mochizuki, sont déterminés à perpétuer cet art de vivre à travers le monde.
Une reconnaissance difficile
Le Yoseikan compte cent cinquante clubs en France mais alors qu’il est présent sur les cinq continents, il a des difficultés à être réellement reconnu à l’échelon international. « Beaucoup de clubs ne sont pas affiliés à la World Yoseikan Federation, c’est pour cette raison que peu de pays sont représentés durant les championnats » déplore Stéphanie. « Pour avoir plus de poids et de reconnaissance au niveau international il faut faire entrer la fédération mondiale dans le sport accord (CIO) ». Pour y parvenir, trente pays au minimum doivent être affiliés à une fédération, ce qui est difficile et notamment « en Afrique à causes des nombreux évènements qui s’y passent » explique la responsable de la Commission Nationale du Yoseikan Budo.
Le Mont Fuji depuis le port de Shizuoka. (Crédit Photo M.Kawai)
Le Saviez-vous ?
Au Japon, la ville jumelle de Cannes est Shizuoka, berceau du premier dojo Yoseikan Budo.
A une heure et demie de Tokyo, dans la ville d’origine de la famille Mochizuki, le premier dojo Yoseikan voit le jour au début du vingtième siècle à l’initiative de Minoru Mochizuki. Celui-ci veut mettre en commun les techniques de différentes disciplines et décide de regrouper tous ces enseignements dans un même lieu, sa maison.
Cinquième plus grande ville du pays, Shizuoka est célèbre pour le panorama superbe qu’elle offre sur le Mont Fuji. Volcan sacré de la mythologie shintoïste et bouddhiste, des maîtres et samouraïs légendaires se sont entraînés sur ses flancs aux cours des siècles.
Une participation aux Jeux Olympiques n’est donc pour l’instant pas envisageable. « Les jeux olympiques c’est encore plus compliqué que d’avoir une reconnaissance internationale, les décisions sont soumises aux aléas politiques ». Ce que Mitchi, le fils aîné du maître ne regrette pas « Je ne suis pas pressé que notre Yoseikan devienne un système sportif qui concoure aux JO, je préfère que ça reste un art martial, il apportera plus à l’humanité de cette manière ».
Une relève assurée
Les deux fils de maître Mochizuki ont eux aussi choisi de faire du Yoseikan Budo leur passion et leur métier. Pour Kyoshi (l’homme au cœur pur, ndlr) cet héritage est « une grande chance, un trésor, une richesse familiale ». Mais c’est aussi « une responsabilité car nous devons continuer à faire évoluer la discipline. C’est un des principes dont nous avons hérités de notre grand-père. Il a toujours remis en questions les enseignements qu’il a reçus afin de les améliorer. » Pour Mitchi (celui qui ouvre la voie, ndlr), il est temps d’en finir avec les traditions ancestrales. « Notre père nous a toujours enseigné le partage des connaissances. Nous serons seulement les garants d’une ligne philosophique mais la succession du Yoseikan se fera à travers un groupe d’experts internationaux. Un seul homme ne possède pas toute la vérité, on a tous nos forces et nos faiblesses et c’est seulement en partageant les richesses de chacun qu’on pourra enrichir tout le monde. » Une vision fidèle à celle de leur père et qu’ils souhaitent universaliser dans les 44 pays affiliés à la World Yoseikan Federation.
Démonstration de maître Hirro Mochizuki et ses fils, Kyoshi et Mitchi :
Maxime Bonnet
Elsa Hellemans