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LDC : Quarts de finale #2/2
Mardi et mercredi avaient lieu les quarts de finale retour de la Ligue des Champions. Manchester City s’est offert une demi-finale historique tandis que les deux clubs madrilènes ont renversé la vapeur. Le Bayern a éliminé Benfica. Le point complet.

Antoine Grizemann ouvre le score contre le Barça. Un but qui qualifie les siens. (Crédit : Sergio Perez Lipevic / Reuters)
Le top : L’Atletico Madrid sort le Barça
C’est la demi-surprise de la soirée. L’Atletico Madrid a fait chuter le tenant du titre, le FC Barcelone. Moins en forme ces dernières semaines (aucune victoire sur les quatre derniers matchs de Liga), les Barcelonais se sont fait sortir de la compétition par une équipe madrilène en pleine bourre, portée par un Antoine Griezmann au sommet de son art. Malgré la défaite du match aller (2-1), les supporters des Colchoneros croyaient en la qualification dès le coup d’envoi. « Ensemble jusqu’à la victoire » pouvait-on lire dans les travées de Vicente-Calderon. Les hommes de Diego Simeone vont démarrer la rencontre tambour battant en mettant le Barça en danger à trois reprises (3’, 4’, 7’). Jamais en position de force, le Barça va craquer à dix minutes de la pause. Sur le côté droit de la surface de réparation, Niguez effectue un petit bijou de centre, extérieur pied gauche en demi-volée, qui vient se déposer sur la tête de Griezmann, étonnamment seul. Ter-Stegen est trop court pour détourner le ballon (36e, 1-0). Le premier tir cadré du Barça est à mettre au crédit de Neymar (42’), contraignant Oblat à s’envoler. Une dernière occasion pour l’Atletico (44’) fera trembler le FCB. Les Rojiblancos vont imposer le même rythme après le retour des vestiaires. Une frappe de Koke (53’) et de Griezmann (61’) obligent Ter-Stegen à la parade. Les joueurs de Luis Enrique n’y arrivent pas malgré les tirs d’Iniesta (63’) et Suarez (67’, 84’). En fin de match, Iniesta concède un pénalty pour une main volontaire dans sa surface. Griezmann ne se fait pas prier et transforme. L’Atletico se qualifie pour les demi-finales et élimine une équipe barcelonaise sans génie et qui voit ses difficultés s’accentuer.
Ancien joueur de l’Atletico Madrid entre 2011 et 2015, Arda Turan s’est copieusement fait siffler à son entrée en jeu (64’). Les supporters des Colchoneros n’ont toujours pas digéré son départ chez les Blaugrana.
Le flop : Pari risqué, Paris perd gros
Il y eut tout d’abord le temps de l’incompréhension. Comme si le message n’arrivait pas, ou du moins en crypté. Puis celui de l’analyse. Ce Paris Saint Germain là, champion en hiver alors que les autres ne le sont qu’au cœur du printemps, a perdu face à Manchester City, quatrième du championnat anglais et défait sur ses terres contre une grande partie des grosses écuries. Incompréhensible, oui. Mais ce n’est finalement que l’épilogue d’une soirée qui avait commencé avec un pari fou de Laurent Blanc, et qui s’est terminé logiquement, vue la prestation parisienne. Vers 19 heures, les premières informations confirment la rumeur : l’entraineur du club de la capitale a bien aligné son équipe en 3-5-2. Le mauvais choix de la soirée. Aucun repère, un bloc défensif bien trop bas, Paris subit. Le dispositif n’a jamais été essayé et presque logiquement le 3-5-2 s’est transformé en 5-2-3. Les cinq défenseurs subissent les assauts Mancuniens. Serge Aurier, de retour en tant que titulaire, enchaîne les erreurs, et les deux latéraux ne se montrent pas. Le PSG n’a aucune opportunité, si ce n’est une passe trop longue de Di Maria pour Cavani dans la surface (8’) et un coup franc de Zlatan bien repoussé par Joe Hart (16’). Bien peu pour une équipe qui doit absolument gagner pour se qualifier. Mais Paris semble avoir oublié cette partie de la mission, et ouvre grand ses portes. Aguero s’y engouffre et est fauché dans la surface par Kevin Trapp (29’). L’Argentin n’arrive pourtant pas à ouvrir le score, son penalty flirtant avec le montant gauche du portier allemand. Cette alerte aurait dû être le réveil des Parisiens, elle n’arrivera pourtant pas à les sortir de leur incompréhensible léthargie. Il faudra que Thiago Motta se blesse (44’) pour que Blanc change son dispositif. Marquinhos passe devant la défense, avec Rabiot. Lucas remplace l’Italien. Paris joue en 4-2-3-1. Les joueurs connaissent mieux cette tactique. Et pourtant, durant le gros quart d’heure que jouera l’équipe dans cette disposition, il ne se passera pas grand-chose. Zlatan, sur coup franc, inquiétera une nouvelle fois Joe Hart, mais ce dernier détourne bien (48’). Blanc s’en remet alors à Javier Pastore. L’Argentin entre pour permettre à ses coéquipiers de retrouver leur 4-3-3 (61’). Marquinhos repasse, lui, en défense centrale. Mais Paris semble errer sans but, et surtout sans envie. Quasiment aucune velléité offensive, si ce n’est sur coup de pied arrêté quand Thiago Silva place une tête détournée par le portier anglais (65’). Les Parisiens perdent des ballons, et Kevin De Bruyne, incroyable ce jour-là, enroule sa frappe et trompe Kevin Trapp (76’). Le PSG doit alors marquer deux buts, soit une montagne pour une équipe qui n’a rien montré depuis le début de la rencontre. Cavani essayera de tromper Hart dans la foulée, mais ce dernier sort bien (79’). Zlatan marque mais est hors-jeu d’un bon mètre (86’). Et c’est tout. Paris n’aura rien réussi, à part à se saborder tout seul. Ce mardi, il n’y avait rien de bon, si ce n’est la prestation de Thiago Silva, le seul à avoir joué à son niveau. Ce match sonne la fin d’une ère, d’une génération même. Ibrahimovic rêvait de remporter la Ligue des Champions, il n’a pas été capable d’emmener Paris au sommet. C’est la quatrième élimination en quart de finale de l’ère qatarie. Celle de trop, sûrement. De nombreux changements devraient avoir lieu l’été prochain, pour permettre enfin au club de revenir dans le dernier carré. Histoire de se doter d’un meilleur jeu et de pouvoir remporter la mise l’année prochaine.

« Quel fiasco ». La Une de L’Equipe du mercredi 13 avril sur la piteuse élimination parisienne. (Crédit : L’Equipe).
Le joueur : Cristiano Ronaldo
Un but où il devance son adversaire, une tête où il démontre sa science du timing et un coup franc un brin chanceux. Contre Wolfsburg, le portugais s’est une fois de plus distingué en inscrivant un triplé. Cette saison, il en est à 16 buts en Ligue des Champions, en dix rencontres, soit une moyenne folle de 1,6 buts par match. Cristiano est une machine à marquer, mais il est surtout décisif. En effet, le Real Madrid se devait de l’emporter par trois buts d’écart pour aller en demi-finale sans passer par les prolongations (le club allemand a gagné 2-0 la semaine dernière). À l’aller, CR7 n’avait pas été bon et ce mardi, il avait donc à cœur de briller et de qualifier son équipe, pour rappeler au monde que malgré ses 31 ans, il était encore ce formidable attaquant, capable du meilleur. Cette année encore, il finira meilleur buteur d’une compétition dont il est le recordman de buts. Avec 95 réalisations, il a définitivement marqué la Ligue des Champions. Il lui reste désormais deux matchs, au minimum, pour améliorer un autre record, dont il est aussi le détenteur, celui du nombre de buts sur une année sur la scène européenne. En 2014, l’année de la Decima, il avait marqué à 17 reprises. Sûr qu’il voudra continuer de faire trembler les filets, pour ramener la Undecima, la onzième Ligue des Champions, à la Casa Blanca. Et pour pouvoir crier une nouvelle fois sa rage de vaincre.
Le chiffre : 5
En obtenant le match nul sur le terrain de Benfica, 2-2, le Bayern Munich a décroché une cinquième qualification de rang pour les demi-finales de la Ligue des champions. Un record dans l’histoire du club. Mais la tâche n’a pas été facile pour les Bavarois. Pas sereins après le match aller (petite victoire 1-0), les hommes de Pep Guardiola vont se faire surprendre sur une frappe de Raul Jimenez (27’). Mais le bijou d’Arturo Vidal (lire plus bas) va remettre les Allemands dans le droit chemin, (1-1, 38’) avant que Thomas Muller n’offre l’avantage à son équipe (52’). Le dernier quart d’heure va être tendu à l’Estadio de la Luz. Suite à une grossière faute de Javi Martinez, qui écope d’un carton jaune, Rui Vitoria (l’entraineur de Benfica) ne décolère pas de la faible sanction et se fait expulser. Dans la foulée de la faute, le coup-franc est transformé pleine lucarne par Talisca (76’, 2-2). Malgré quelques dernières offensives adverses, le Bayern tient bon jusqu’au coup de sifflet final et se qualifie pour le dernier carré. Quant à Pep Guardiola, il en est à sa septième qualification pour une demi-finale… sur les sept dernières saisons, qu’importe le club qu’il entraine.
Le but : Vidal frappe, et frappe fort
Arturo Vidal fait partie de ces joueurs capables de déclencher la foudre. Milieu de terrain infatigable, il est aussi doté d’une frappe incroyable. Souvent décisif, le Chilien a marqué le but vainqueur des Allemands à l’aller. Dans un Estadio de la Luz en feu, il a fait parler le talent pour permettre aux siens d’égaliser. Une reprise de volée magistrale, puissante, de l’extérieur de la surface. Un but qui qualifie quasiment les siens. Et qui ravit les amateurs de football.
L’équipe type :
Les résultats : (en gras, les équipes qualifiées)
Manchester City 1 – 0 (aller : 2 – 2) Paris SG
Real Madrid 3 – 0 (0 – 2) VFL Wolfsburg
Benfica Lisbonne 2 – 2 (0 – 1) Bayern Munich
Atletico Madrid 2 – 0 (1 – 2) FC Barcelone
Le tirage au sort des demi-finales aura lieu ce vendredi à midi.
Maxime Gil et Antoine Medeiros