
Étiquettes
Un observatoire pour un volcan super-actif
Situé dans les hauteurs de la Plaine des Cafres, l’observatoire volcanologique de la Réunion ausculte en permanence le Piton de la Fournaise. Etant l’un des volcans les plus actifs au monde, l’Institut de Physique du Globe de Paris a dû mettre en place un système de surveillance pour prévenir tout risque pour la population.
L’île de la Réunion dans l’océan Indien abrite l’un des volcans les plus actifs du monde. Heureusement, plus de 40 stations sismiques scrutent en permanence le monstre en sommeil. La dernière éruption date d’août 2015 et a duré plus de 2 mois. Une équipe de 14 personnes est nécessaire. Valérie Ferrazzini est chercheur en sismologie pour l’Institut de Physique du Globe de Paris , depuis 20 ans elle étudie le Piton de la Fournaise qui culmine à 2 632 mètres d’altitude. Elle a assisté au passage au numérique, et, maintenant, elle participe au développement du réseau de balises de deuxième génération. Les données seront désormais transmises directement par wifi, une petite révolution.

Valérie Ferrazzini, sismologue à l’observatoire volcanologique de la Réunion. (crédit : IPGP)
À première vue, on peut imaginer que la surveillance d’un volcan est une situation plutôt passive. Valérie explique que les astreintes sont un peu répétitives : « Tous les jours commencent par une vérification afin de voir que les appareils fonctionnent bien. Heureusement, grâce aux nouvelles technologies, on peut faire ça depuis chez soi! ». Cependant, la vie d’une sismologue sur les pentes du Piton de la Fournaise n’est pas de tout repos : « L’année dernière le volcan a été secoué par plus de 145 séismes ». Ces séismes sont imperceptibles car ils ont lieu en grande profondeur mais ils témoignent de l’activité intense qui agite l’île.
Un géant en sommeil

L’observatoire est situé dans les hauts du Tampon, au niveau de la Plaine des Cafres (Crédit photo : Maxime Bonnet)
La Réunion vit au rythme des éruptions de son volcan. Pour la scientifique, « c’est plus stimulant d’être sur le terrain que dans un bureau à Paris et puis surtout grâce à mes relevés je sais exactement ce qui se passe en permanence dans le volcan ». La Fournaise commence également à être connue dans le milieu scientifique : « On est en lien avec, bien sûr, des gens à Paris mais également à Strasbourg et à Grenoble. Mais depuis quelques années on est en lien avec des scientifiques et des étudiants à Cambridge, à Hawaii, à Munich mais aussi en Italie et en Belgique ! » Le Piton de la Fournaise est devenu un véritable « volcan-labo ».

La dernière éruption d’août 2015 a été un spectacle d’une rare intensité, pour le plaisir des curieux (Crédit photo : Keystone)
L’alternance des phases éruptives et des moments de calme permet une étude en profondeur. Les scientifiques peuvent donc prévenir de nouvelles éruptions ainsi que des risques. Les éruptions sont de véritables spectacles qui attirent de plus en plus de curieux, « il y a 20 ans c’était juste des passionnés ». Certaines de ces éruptions ont même été filmées par des drones…
Pour la dernière éruption, plus de 2 000 personnes montaient tous les soirs pour regarder l’éruption. Heureusement, le préfet ordonne la fermeture de l’enclos naturel où se déroule l’éruption dès que les scientifiques détectent quelque chose d’anormal. En effet, en 2003, un curieux avait chuté dans une crevasse, où la température peut atteindre 400°C.
Maxime Bonnet