Valentin Lavillenie au bout de son rêve

 L’athlète français, spécialiste du saut à la perche, est un des plus grands espoirs de l’équipe de France d’athlétisme. Homme de défi, Valentin Lavillenie est prêt à se dépasser pour réaliser son rêve. Peut-être pourrait-il ouvrir la voie à une nouvelle génération de perchistes?

C’est dans la commune de Barbezieux Saint-Hilaire, en Charente, que tout débute pour Valentin Lavillenie. Hyperactif dès son plus jeune âge, il essaie tous les sports mais aucun ne lui convient. Un jour, il essaie le saut à la perche, c’est une révélation. Vers l’âge de douze ans, Valentin dispute ses premières compétitions. C’est le début d’une histoire d’amour.

Un garçon passionné

Perf Valentin

Sur l’axe vertical, les performances de Valentin en mètres et sur l’axe horizontal, les années correspondants aux performances. Chiffres obtenus via http://www.all-athletics.com (Crédit infographie : TW)

 

Les compétitions passent, les performances s’améliorent. Une dizaine d’années plus tard, il décroche une médaille d’or aux Jeux de la Francophonie disputés à Nice en 2013, troisième aux Championnats d’Europe Espoirs et dispute les Championnats du Monde dans la foulée où il finit treizième. Il goûte à l’équipe de France. Un moment magique pour lui : « De la première sélection à la dernière, j’ai explosé de joie à chaque fois que je l’ai appris. C’est un rêve, même le premier de tous les rêves. Quand tu portes le maillot bleu, tu sais que tu changes de cour. C’est génial de concourir pour son pays. Pour les gens qui te soutiennent, c’est une grande fierté. Je suis fier d’être français. J’aime mon pays et pouvoir le représenter, c’est fabuleux. »

Valentin Lavillenie en préparation

« J’aime la perche et je veux réussir car je suis un compétiteur. » (Crédit : MaxPP)

Passionné, persévérant et amoureux de son sport, Valentin Lavillenie n’oublie pas que sa réussite ne dépend pas que de ses performances. Il la doit aussi à ses entraîneurs, Philippe d’Encausse et, depuis octobre 2015, François Juillard : « Je sais que si je saute haut, je vais être content pour moi, mais aussi pour lui. Avant chaque saut, je lance un regard à mon coach. J’ai une très bonne complicité avec mon entraîneur, j’ai la chance de m’entendre très bien avec lui. J’ai une confiance aveugle en lui et c’est important dans ce sport de former un duo qui marche. On partage des moments magiques ensemble.  La perche n’est pas un sport d’égoïste, mais un sport où on partage. »

Comme Valentin nous l’explique, le saut à la perche est un sport complexe qui demande beaucoup de qualités physiques et mentales :

 

Compétiteur né

Lors des compétitions, Valentin apparaît toujours sérieux. Toujours prêt au moment où il doit s’élancer. Mais ce sérieux est le résultat d’une routine calibrée méthodiquement : « Avant la compétition, dans les vestiaires, j’écoute toujours de la musique. Du rap français, des sons qui passent à la radio, ça dépend des moments. Après, dans le stade, je deviens assez anxieux. J’adore quand il y a du public. Quand il y a du bruit, ça fait plaisir. C’est idéal pour commencer avec le sourire. Même si le stress est présent. Maintenant, j’arrive mieux à le maîtriser. Mais si le stress n’est pas là, ce n’est pas normal. Il faut utiliser la boule au ventre que l’on a pour se surpasser. Ensuite, avant de m’élancer, je fais mes dernières vérifications et je suis prêt à partir. »

La perche est un art, et comme tout art, il demande une grande maîtrise. Vitesse, agilité, puissance. Beaucoup de facteurs peuvent influencer le saut. Tout est une histoire d’équilibre comme nous l’explique Valentin :

Ralenti par une blessure l’année dernière et par un changement d’entraîneur, l’année 2016 est la sienne : « Cette année, je me sens mieux que jamais. J’ai eu une blessure et j’ai changé d’entraîneur l’année dernière, cela a été une étape difficile mais maintenant, je me sens bien. J’aime la perche et je veux réussir car je suis un compétiteur. »

VLavillenie Saut

Motivé et doué, Valentin Lavillenie est un sportif sur lequel l’équipe de France peut compter. (Crédit : Pascale Chareyron)

Respirer. Courir. Sauter. Atterrir. Ses 4 actions devront être parfaitement exécutées pour que Valentin réalise son rêve. La question n’est pas de savoir s’il y arrivera, c’est certain, mais quand ? Après avoir atteint les minimas olympiques, il faudra que l’espoir soit sélectionné dans la liste de l’équipe de France, le 27 juin, pour pouvoir se rapprocher de la piste de Rio. Une occasion pour sa carrière de décoller…

Thomas Woloch