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Mai 68 en huit dates
Du 20 mars au 10 juillet 1968, les Français se sont levés contre leur gouvernement. Retour sur cette révolte sans précédent dans l’histoire de la Vème République. On la connait aujourd’hui sous le nom de Mai 68.
20-22 mars : Xavier Langlade, étudiant à Nanterre, opposé à la guerre du Vietnam est arrêté. On lui reproche d’avoir attaqué (avec des camarades) l’American Express, une agence de change monétaire parisienne. Suite à l’appel de Daniel Cohn-Bendit, lui aussi étudiant, une centaine d’universitaires de Nanterre se réunissent en assemblée générale pour soutenir le détenu. Ils créent alors le « mouvement du 22 mars ». C’est l’élément déclencheur du chaos social à venir.
3 mai : Les étudiants de Nanterre sont invités à la Sorbonne pour suivre un « meeting de solidarité ». Les forces de l’ordre font évacuer les contestataires et arrêtent quelques meneurs, ce qui entraîne les premières violentes échauffourées. Le lendemain, les mouvements étudiants et l’UNEF (Union national des étudiants de France) lancent un appel à manifester pour le 6 mai.
11 mai : L’opinion publique rejoint les étudiants, suite aux actions violentes menées par les forces de l’ordre. Les universités de province soutiennent le mouvement. C’est le début d’une grève générale menée par la CGT et la CFDT. Le Premier ministre, Georges Pompidou, décide de céder aux revendications des étudiants, en libérant notamment les étudiants arrêtés.
13 mai : Les ouvriers rejoignent le mouvement étudiant. Ils réclament notamment une augmentation des salaires et une réduction du temps de travail. La simple contestation étudiante s’est transformée en véritable crise sociale.
24 mai : Les revendications se transforment en émeutes. Le premier mort est recensé à Lyon, il s’agit d’un commissaire écrasé par un camion volé par les étudiants. C’est l’événement qui marque la rupture entre l’opinion publique et les contestataires. Le ministère du travail accepte alors de négocier avec les manifestants.
27 mai : Pour apaiser les tensions, le gouvernement, les syndicats et les organisations patronales signent les accords Grenelle (augmentation de 35 % du Smig et de 10 % en moyenne des salaires réels). Mais les ouvriers refusent de reprendre le travail.
30 mai : Sous la pression populaire, le général de Gaulle dissout l’Assemblée nationale. Cette décision engendre un défilé de 400 000 personnes sur les Champs-Elysées pour le soutenir.
10 juillet : Suite à la victoire des Gaullistes aux législatives (358 des 485 sièges), le premier ministre, Georges Pompidou, remet la démission de son gouvernement au général de Gaulle. C’est une victoire pour les soixante-huitards.
Pierrick Ilic-Ruffinatti & Elie Julien