[ROYAUME-UNI 1/4] Royaume-Uni : une presse qui abuse de sa liberté

Reporters Sans Frontières place le Royaume-Uni au 34ème rang de son classement sur la liberté de la presse, sur 180 pays. La situation des médias britanniques oscille entre autorégulation et scandales.

La presse britannique privilégie l'autorégulation. Crédit : speedpropertybuyers.co.uk/)

La presse britannique privilégie l’autorégulation. (Crédit : speedpropertybuyers.co.uk/)

Le modèle britannique de la liberté de la presse est l’un des plus anciens. En 1695, le Licensing Act est aboli : cette loi stipulait que tout écrit devait être contrôlé avant publication. Depuis, aucun texte législatif n’encadre la liberté de la presse outre-manche. En cas de litige, c’est le juge qui prend une décision au cas par cas, et tranche s’il y a eu infraction ou non. Si oui, il signifie au média condamné la façon dont il doit y remédier.

De façon générale, la presse est davantage partisane d’une autorégulation que d’un encadrement étatique. L’autorégulation est une tradition de longue date mais cela reste un système peu fiable, qui laisse la porte ouverte aux dérives, menant à la refondation régulière des instances d’autorégulation de la presse.

Les dérives journalistiques remettant en question l’utilité de ces instances de régulation sont fréquentes. En 2013 par exemple, le Press Complaints Commission (PCC), l’organe d’autorégulation de la presse en exercice à ce moment-là, a reçu plus de 12 000 plaintes déposées envers divers journaux.

Le Royaume-Uni est 34ème sur 180 au classement RSF de la liberté de la presse. (Crédit : rsf.org)

Le Royaume-Uni est 34ème sur 180 au classement RSF de la liberté de la presse. (Crédit : rsf.org)

Le dernier scandale date du début du mois de mars : le tabloïd The Sun a publié sur sa Une, une allégation selon laquelle la reine Elisabeth II serait pro-Brexit, d’après une conversation privée qu’elle aurait eue en 2011. Au Royaume-Uni la coutume consiste à ne jamais dévoiler les entretiens privés de la famille royale. Buckingham Palace s’est donc empressé de porter plainte auprès de l’Independent Press Standards Organisation (IPSO), l’instance d’autorégulation de la presse actuellement en place. Quelques années plus tôt, en 2011, le scandale des écoutes du groupe Murdoch a chamboulé l’histoire de la liberté de la presse au Royaume-Uni.

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Ninon Fauchart