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Flore, le goût des autres
A 23 ans, elle lutte contre l’extrême pauvreté, les maladies évitables, la condition des réfugiés. Récemment nommée jeune ambassadrice à l’ONG One, Flore Faveyrial est une Quimpéroise engagée qui vit beaucoup pour les autres.
« J’ai vu des choses qui m’ont rendue très triste mais je ne préfère pas en parler ». Flore Faveyrial, préfère se remémorer les sourires d’enfants, les rencontres qu’elle a faites et la beauté de l’humain. Agée de tout juste 23 ans, elle fait partie de ces jeunes au grand cœur qui se démènent pour rendre le monde meilleur.
Après être partie à Manille s’occuper d’enfants emprisonnés et en Thaïlande dans un orphelinat, elle est devenue l’un des 250 ambassadeurs de l’ONG One. Cette organisation internationale de campagnes et de plaidoyers rappelle aux politiciens leurs anciennes promesses de sortir le monde de la pauvreté. « Ils oublient souvent ce qu’ils ont dit après leur campagne, mais nous on n’oublie pas », clame la jeune femme, qui revient tout juste du somment de One à Paris. Là-bas comme ailleurs, les ambassadeurs sont les porte-voix des êtres humains les plus démunis et se battent pour pousser les pays riches à allouer des fonds. « Être ambassadrice, ça représente un engagement supplémentaire. Même si on ne fait pas de grandes actions, on doit se faire connaître », dit-elle, modestement.

Les 250 ambassadeurs internationaux au somment de l’ONG One à Paris du 31 mai au 2 juin 2016. (Crédit: Flore Faveyrial)
Un altruisme et une générosité innés
Flore Faveyrial foule le sol quimpérois depuis son enfance mais son coeur est tourné vers le voyage et la découverte. A 20 ans, alors qu’elle termine sa licence de psychologie à Rennes, elle décide de partir à Manille pendant les vacances estivales. « L’humanitaire je ne m’y prédestinais pas. J’ai suivi les conseils d’une amie qui m’a dit y avoir vu de belles choses et découvert une autre culture. Je voulais faire sourire les enfants. C’était naïf », raconte-t-elle. En France, elle revient changée, posée et grandie, sûrement trop vite. « J’ai compris que je ne pouvais pas sauver le monde. Ça a été dur », s’émeut-elle, « mais je ferai tout ce que je peux toute ma vie avec mes deux bras et mes deux jambes ».
Ne se laissant pas abattre, elle s’est envolée l’été dernier pour la Thaïlande, amuser et cultiver les orphelins. En parallèle, elle prépare son diplôme d’éducateur spécialisé, à Caen, qui lui permettra d’enseigner aux enfants du monde. « L’éducation est pour moi le plus important des combats. Plus il y aura de monde pour ouvrir des livres, moins les erreurs de l’humanité se reproduiront ».
A l’obtention de son diplôme en 2017, elle se tournera vers la Grèce pour aider les réfugiés. L’humanitaire, elle y consacrera sa vie. « C’est dur, mais on rencontre des gens qui se battent tellement fort qu’on oublie tout le reste », confie-t-elle.

Flore Faveyrial est une jeune femme dynamique et pleine de vie bien que marquée par d’horribles souvenirs. Son expérience et son courage lui ont permis d’être sélectionnée pour devenir ambassadrice de One en mars 2016. (Crédit photo: Flore Faveyrial)
L’humanitaire, « ça commence dans notre rue »
Revenir en France est toujours une épreuve pour Flore Flaveyrial. Le confort qu’elle retrouve lui paraît dérisoire. « Quand je suis rentrée la première fois, j’ai voulu prendre des douches froides et manger du riz les matins, comme aux Philippines. Je m’y étais habituée et je pensais pouvoir continuer. Mais en fait, ce n’est pas possible. Très vite on se réhabitue à avoir le choix. Ici, on a trop de choix », estime-t-elle.
Pourtant, la France est le pays où elle désire travailler. Proche de sa famille et amoureuse depuis peu, elle sait qu’elle ne vivra pas à l’étranger, mais pourra y partir pour de courtes durées. L’ONG One lui permet déjà d’agir en France, « un pays qui lui aussi crie à l’aide ». « Au début, je pensais que l’humanitaire n’était qu’ailleurs. En fait, il est en bas de notre rue » affirme-t-elle, se référant notamment à la crise des réfugiés. Travailler dans son pays d’origine lui donnera surtout le droit de vivre un petit plus pour elle-même, tout en veillant sur les autres.
Maïlys Belliot