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[INTERVIEW] Maxime Begel : « On a tous les atouts pour réussir dans le Slamball »
Maxime Begel est un homme ambitieux. Co-fondateur de la Fédération Française de Slamball avec Vincent Ropiot, il veut démocratiser ce sport méconnu tout droit venu des Etats-Unis. Même si aucune pratique de la discipline n’est possible aujourd’hui en France, il espère bien pouvoir réaliser son rêve de gosse un jour. Rencontre.
En quoi consiste le SlamBall ?
« Le SlamBall est né en 2000-2001, imaginé par un américain, Mason Gordon. Il a eu l’idée de ce nouveau sport en souhaitant avoir dans une même pratique la fluidité du basketball et les contacts du football américain, en rajoutant à ça la technicité et le spectaculaire du trampoline. Une équipe est en principe composée de huit joueurs, dont quatre joueurs de champ et quatre remplaçants. Le match se joue en quatre quarts-temps de cinq minutes. Un tir (shoot) rapporte 2 points à l’équipe, tandis qu’un dunk (le fait d’accompagner la balle dans le panier) en rapporte 3. Le jeu est ainsi fait pour inciter les joueurs à dunker, ce qui est assez spectaculaire à chaque fois. Tant que le porteur de balle a les deux pieds au sol, tous les contacts (mis à part les coups portés aux parties intimes et ceux portés volontairement au joueur) sont autorisés. On peut donc bousculer son adversaire et profiter d’une perte de balle pour marquer en contre-attaque. Mais si le joueur est percuté alors qu’il entamait une phase aérienne, il en résulte un « Face-Off » qui oppose les deux joueurs mis en cause dans un unique duel attaquant/défenseur. »
Pourquoi créer une fédération de SlamBall ?
« Pour fédérer et rassembler dans un cadre officiel, un maximum de clubs et de passionnés. C’est Vincent Ropiot, le président actuel de la FFSB et moi-même qui avons eu l’idée. On ne prend jamais seul les décisions, on est une équipe. »

Maxime Begel, à gauche, et Vincent Ropiot, à droite. (Crédit: Maxime Begel)
Est-ce que ça a été difficile de créer la fédération ?
« Non, pas tant que ça puisque l’essentiel des démarches, c’est de la paperasse, ce qui a été le plus long c’est de faire s’affilier les clubs existants à notre fédération. Mais au final pas de complication. »
Pourquoi vouloir développer ce sport en France ?
« La réponse va paraître simple mais tout simplement car on a l’envie, la motivation, la passion et la patience de voir apparaître ce sport en France, et car ça nous plaît et parce qu’on le peut. Personnellement, ça fait plus de huit ans maintenant que je connais le SlamBall et Vincent pareil. On a tous les atouts pour réussir. »
Voici une compilation des meilleures actions du championnat américain de Slamball.
Le SlamBall est-il aussi en train de se développer en Europe ? Si oui, quels pays ont commencé à faire les démarches pour accueillir ce sport ?
« Nous sommes le seul projet européen à l’heure actuelle, et également un des projets les plus actifs dans le monde (SlamBall Asia est, en termes de développement, la 1ère nation mondiale, devant les Etats-Unis et la France). Mais il faut savoir que l’Italie a déjà tenté d’implanter le SlamBall, sans succès malheureusement, mais cela n’a pas empêché l’Italien Marco Bianchi d’être le 1er joueur européen à entrer dans le monde très fermé des joueurs de SlamBall. »
À quand un championnat français et avec combien d’équipes ?
« Honnêtement, on ne peut pas prévoir de date précise, on se fonde uniquement sur le travail qu’on fournit et que l’on a prévu et des avancées qui en résultent, donc en se basant là-dessus on espère lancer un championnat d’ici 2017. Ce qui veut dire demain sur l’échelle d’une vie. Il existe actuellement trois clubs affiliés à la fédération : le Owl Black SlamBall de Dijon, les Killers Hornets de Isles-les-Meldeuses, en région parisienne, et le Pays d’Aix-Marseille SlamBall Association (PAMSA13). Ce sont les premiers clubs européens en termes de création et on espère en avoir beaucoup d’autres d’ici 2017. »
Combien de joueurs pratiquent le SlamBall, pour le moment ?
« Aucune personne ne pratique le SlamBall en France puisqu’aucun terrain n’existe. Pour le nombre de licenciés, la FFSB n’en a aucun puisque nous n’allons pas faire payer tant que nous n’avons de pratique possible. Par contre, nous avons des fédérés, c’est à dire des personnes qui ont affilié leurs clubs à la FFSB, qui sont présentes mais qui ne pratiquent pas, et qui travaillent avec nous à la réalisation de notre projet commun. »

Voici l’écusson de la première équipe de slamball, en France : le Owl Black Slamball Dijon. (Crédit : facebook owl black slamball dijon)
Quels sont les coûts pour créer un terrain de SlamBall ?
« La question brûle les lèvres de pas mal de monde à vrai dire. Il faut savoir que le SlamBall est mondialement protégé par des droits, et du coup on ne peut pas utiliser le mot SlamBall à des fins commerciales ou industrielles. On ne peut donc pas construire un terrain, mettre des trampolines, et appeler ça du SlamBall. Les structures officielles sont fournies par une seule entreprise qui a en charge la conception, la fabrication, l’importation, et le montage de ses structures. Cette entreprise est en lien direct avec le SlamBall. Pour des raisons de confidentialité, nous ne donnerons pas le prix exact, mais pour donner une idée, voici une fourchette comprenant le prix d’un terrain, et l’installation dans des locaux « en dur » et le prix des droits à payer : entre 600 000 et 1 000 000 d’euros. »
Quelles entreprises sont capables de réaliser les travaux nécessaires ?
« Il n’en existe qu’une seule dans le monde, elle est située en Chine, et a signé un contrat d’exclusivité avec le SlamBall. Ainsi, quand un contrat est signé pour un terrain, l’entreprise conçoit, fabrique, importe, et installe la structure. Elle fait tout de A à Z et fournit même la main d’œuvre. »
Est-ce qu’un club de SlamBall pourrait voir le jour, prochainement, du côté de Nice ou de ses environs ?
« Le 3ème club européen, c’est le PAMSA13, c’est à dire Pays d’Aix-Marseille SlamBall Association. Le club existe déjà et est géré par Rémi Didier et Dan Karpati. Certes, aucune pratique pure du SlamBall n’est encore possible mais ils sont nos collaborateurs régionaux et si un terrain voit le jour dans le Sud, ce sera sans doute sous leur houlette et la nôtre. »
Propos recueillis par Florian Leyvastre