Crise migratoire : itinéraire d’une démarche citoyenne au sein d’une commune rurale

 

En septembre 2016, l’association Solidarité Migrants en Retz a pu concrétiser son projet en accueillant une famille afghane dans sa commune. Retour sur cette initiative locale peu ordinaire.

C’est en octobre 2015, il y a un peu plus d’un an, que l’association Solidarité Migrants en Retz voyait le jour à Sainte-Pazanne, une commune de 6000 habitants située près de Nantes, en Loire-Atlantique. Un collectif de citoyens voulant venir en aide aux migrants s’est rassemblé et, après des démarches administratives et un peu de patience, a pu récemment accueillir une famille de migrants afghans. « Qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ici, à Sainte-Pazanne, pour accueillir des réfugiés ? », c’est la question que s’est posée ce groupe de Pazennais, l’année dernière, alors qu’un nombre important de migrants fuyant leurs pays en guerre affluait en Europe pour chercher refuge. Au départ, certaines personnes voulaient agir individuellement en accueillant chez soi des migrants mais selon le vice-président de l’association, Didier Giraud, « pour accueillir dans de bonnes conditions, il faut être nombreux. »

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Le collectif à l’initiative de l’association Solidarité Migrants en Retz. (Crédit photo : Ouest-France)

Le collectif a très vite pris contact avec la municipalité, qui leur a proposé un logement disponible pour recevoir des migrants. « Monsieur le maire était très content d’avoir des citoyens qui se mobilisent pour accueillir » explique Didier Giraud. La deuxième étape de la procédure a consisté, pour la mairie, à faire la demande d’accueil de réfugiés auprès de la préfecture. « On était dans un cadre légal d’accueil de réfugiés, de gens qui sont certains d’avoir le statut de réfugié », précise Valérie Giraud, membre de l’association Solidarité Migrants en Retz. Plusieurs familles ont ensuite été annoncées par intervalles d’un ou deux mois entre chaque, malheureusement l’association a été confrontée à plusieurs désistements. « Cet été on se demandait vraiment si on allait avoir une famille » raconte le vice-président. Mais c’est finalement un mois avant son arrivée que l’association a été informée de la venue prochaine d’une famille afghane.

Le rôle majeur de l’association dans l’accueil et l’intégration des réfugiés

Grâce à de nombreux dons de particuliers et de commerçants locaux, la maison accueillant la famille afghane a pu être aménagée. Tâche qui ne fût pas évidente puisque, comme le souligne Mr Giraud, « c’était difficile de se projeter tant qu’on ne connaissait pas la composition de la famille […] mais on a été dans le concret une fois que la famille était là ». Et effectivement, dès son arrivée fin septembre, les membres de l’association se sont mobilisés pour lui venir en aide : prise de rendez-vous médicaux, transports, aide aux communications vers l’Afghanistan, inscription des six enfants à l’école… L’association aura également un rôle à jouer dans l’accompagnement des adultes dans la recherche d’emploi.

« C’est à chaque citoyen de chaque commune de se mobiliser là où il est »

L’association pazennaise est un bel exemple de solidarité, elle a déjà encouragé Rouans, une commune voisine dans l’attente d’une famille, à faire de même. Selon Didier Giraud, « si chaque commune faisait comme Sainte-Pazanne ou Rouans, il n’y aurait pas de problème dans l’accueil des réfugiés. »

Elise Pontoizeau