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Charles Berling ou le saut dans l’inconnu
Le 26 Novembre, au Théatre National de Nice, le comédien Charles Berling découvre le texte en même temps que le public pour la pièce Lapin Blanc Lapin Rouge. A l’occasion de cette expérience unique, Buzzles a rencontré l’acteur pour discuter de ses projets et de ce saut dans l’inconnu.
Charles Berling est un artiste complet. A la fois cinéaste, comédien et chanteur, il a été nommé pour le César du meilleur acteur en 1996 pour le film « Ridicule » de Patrice Leconte. Très présent au cinéma, il a également joué dans des films tels que « Le Prénom », « Elle » ou encore « On voulait tout casser ». Également à la direction du Théâtre Liberté de Toulon, aux côtés de son frère Phillipe Berling, c’est l’homme de théâtre que Buzzles a rencontré. En effet, il a relevé le défi de la pièce « Lapin Blanc Lapin rouge » de l’iranien Nassim Soleimanpour. Le comédien découvre le texte de la pièce sur scène, face au public. Le résultat ? Un sublime saut théâtral dans l’inconnu.
Devant les 688 spectateurs présents ce soir-là dans la salle Pierre Brasseur du Théâtre National de Nice (TNN), Charles Berling s’apprête à plonger dans une expérience très particulière. Il va découvrir en direct le texte de l’auteur iranien Nassim Soleimanpour, tout comme le public. Une épreuve unique qui a beaucoup plu à Charles Berling : « C’est une très belle expérience, une belle idée de l’auteur. Improviser comme cela, c’est compliqué mais j’aime beaucoup ça. J’ai commencé en faisant de l’improvisation, mais j’avais un peu perdu l’habitude. » Une habitude pourtant bien vite retrouvée par le directeur du théâtre Liberté de Toulon, qui a conquis les spectateurs par son jeu. Un « super public » composé de « beaucoup de jeunes », qui a parfaitement joué le jeu aux côtés d’un Charles Berling qui s’est habilement adapté au texte « très malin » (voire fourbe par moments) de Nassim Soleimanpour.

Charles Berling a relevé le défi de Nassim Soleinampour (Crédits : cinefeet.me)
« Je ne savais rien »
Comme tous les autres acteurs qui se sont frottés au texte de l’auteur iranien, Charles Berling ne savait rien de ce qui l’attendait sur scène. « Anxieux » avant de découvrir le scénario contenu dans une enveloppe scellée, l’acteur a « fait confiance à Irina Brook et à l’équipe du TNN. » Une expérience unique qui en valait la peine, puisque selon lui, « qu’est-ce qu’on risque finalement ? Être mauvais pendant une heure et demie ? Ce n’est pas si grave. » Force est de constater le talent avec lequel Charles Berling s’est adroitement adapté au texte de Nassim Soleimanpour. Une pièce qui crée un lien fort avec le public, un moment intense et unique qui a beaucoup plu à Charles Berling, à tel point qu’il compte « le reprogrammer à Toulon », dans son théâtre.

Charles Berling aux côtés de Patrick Bruel dans Le Prénom (Crédits : Pathé Distribution)
Outre une possible programmation dans le futur de « Lapin blanc, lapin rouge » dans son théâtre à Toulon, Charles Berling a également évoqué avec nous ses projets. Après les succès de « 20 ans d’écart » et « Le Prénom », l’acteur de 58 ans sera de nouveau à l’affiche au cinéma dans « Le Coeur en Braille », un film de Michel Boujenah qui sortira en salles le 28 décembre. On retrouvera également Charles Berling sur les planches, début 2017, à l’Odéon-théâtre de l’Europe de Paris. Il y rejouera la pièce « Vu du Pont » d’Arthur Miller qui avait connu un gros succès. Au cinéma, au théâtre, mais aussi sur le petit écran, Charles Berling devrait également apparaître prochainement dans un téléfilm.
Réalisateur en devenir
Devant la caméra, mais aussi derrière, Charles Berling est un touche-à-tout. Il avait réalisé le documentaire « Sur les traces de Gustave Eiffel » en 2009, diffusé sur Arte. Petite déception, l’adaptation cinématographique de son roman autobiographique « Aujourd’hui, Maman est morte » ne verra pas le jour. Une première expérience en tant que réalisateur de film de fiction finalement abandonnée, « faute de moyens ». Mais Charles Berling se concentre déjà sur ses autres projets : il réalisera prochainement un court-métrage engagé, qui veut « déjouer le préjugé » qu’un « enfant pauvre est moins apte à réussir à l’école qu’un autre. »
Roberto Garçon
Guillaume Truillet