Cinq particules pour mieux comprendre…la pollution en France

Depuis fin décembre, certaines villes de France connaissent une pic de pollution. À quoi est elle due et quelles sont les solutions mises en place pour y faire face ?  Explications.

Les habitations, une cause importante de la pollution

Il en existe plusieurs. Pollution du sol, de l’eau…mais aussi de l’air. C’est celle là qui affole depuis des mois. Elle est due à plusieurs choses :

. La pollution industrielle, c’est à dire les particules rejetées par les usines et autres centrales.

. La pollution automobile, celle que rejette les véhicules motorisées, que ce soit les voitures, les camions et les deux roues motorisés.

. La pollution « ménagère », qui est causé par le chauffage, l’usage du gaz, les cheminées et tous les différents moyens de se chauffer qu’utilise les habitants des villes et campagnes.

L’ozone, le protecteur qui détruit

. Les micro particules sont invisibles à l’oeil nu. Leur taille varie entre 0.1 et 100 µm (micromètre). Elles sont issus de manière organique (pollen) ou artificielle (plastique, combustion, etc).

. L’ozone, qui compose la couche protectrice contre les UV, est dangereux dans la troposphère (la zone de l’atmosphère dans laquelle nous vivons). Il se crée avec les particules du soleil.

. L’azote et surtout le dioxyde d’azote, surtout rejeté par les véhicules diesel.

. mais aussi le dioxyde de soufre.

Intoxication au carbone, cancer et maladies cardio-vasculaires

L’ozone a pour conséquence des irritations oculaires, le carbone prend la place de l’oxygène dans le corps et cause encore la mort de trois cents personnes en France chaque année, et les composés organiques sont cancérigènes et peuvent déclencher des maladies cardio-vasculaires. Plus les particules sont fines, plus elles peuvent descendre dans l’arbre respiratoire et traverser les parois, passer dans le sang et irriguer des organes intouchables initialement. Florence Peron, responsable de l’antenne niçoise d’Air PACA précise les conséquences pour l’appareil respiratoire : « Il y a de plus en plus d’asthmatiques, de plus en plus jeunes. La pollution a des conséquences sur les maladies chroniques. » La spécialiste évoque aussi un « danger pour les femmes enceintes et le foetus. Cela affaiblit le corps. »

Nice, sixième ville la plus polluée de France

En France, des plans de protection de l’atmosphère (PPA) tentent de limiter la pollution. Ceux-ci définissent les objectifs et les mesures pour maintenir les concentrations en polluants atmosphériques à un niveau inférieur aux valeurs limites. Les agglomérations de plus de 250 000 habitants et les zones où les valeurs limites sont dépassées ou peuvent potentiellement l’être sont couvertes par un PPA. Ce document rassemble les informations nécessaires à l’évaluation de la qualité de l’air dans la zone concernée et détermine les mesures à mettre en place. Le préfet de chaque département est chargé de produire un arrêté pour que les mesures définies soient mises en œuvre.

Capture d’écran 2017-01-07 à 09.35.07.png

Carte interactive

 

Sur cette carte figurent toutes les unités urbaines de plus 250 000 habitants concernés par un plan de protection de l’atmosphère. Elles sont illustrées par l’icône verte. L’icône rouge correspond aux 10 grandes villes les plus polluées de France. Leur pollution moyenne sur l’année 2016 aux particules fines PM2.5 et PM10 est mentionnée.

15909847_10207782113057948_1712237042_n.png

Sur cette carte, la pollution aux particules fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres selon les villes.

15909773_10207782113097949_116897722_n.png

Ci-dessus, la pollution aux particules fines dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres selon les villes.

Parmi les mesures issues de PPA, la réduction durable de la vitesse sur une parcelle d’autoroute, l’interdiction des feux de forêt et de l’écobuage ou encore l’obligation de faire figurer une pastille écologique sur son véhicule pour pouvoir circuler. 

La situation varie selon la période de l’année, mais aussi selon la nature. Florence Peron explique : «  La météo influe sur les concentrations (de polluants). S’il pleut, il y a moins de pollution. La pluie lave l’atmosphère. S’il y a du vent, la pollution se déplace de la ville X à la ville Y. » Le Nord, qui connaissait un important pic de pollution les dernières semaines, pic qui se termine en ce début du mois de janvier, n’a pas les conditions météorologiques favorable. « La météo ne disperse pas la pollution, tout ce qui est émis reste sur place. » Comme nous sommes en hiver, la population utilise plus la voiture et le chauffage et donc « la concentration (des polluants) augmente. »

Quelles sont les mesures prises pour palier à la pollution ?

Ces dernières années, et notamment sous l’égide d’Anne Hidalgo, maire de Paris, la capitale a pris de nombreuses mesures liées à une circulation automobile particulièrement dense. La limitation de la vitesse sur le périphérique est passée de 80 km/h à 70km/h et la circulation alternée à été mise plusieurs fois en place. Pour la spécialiste d’Air PACA, « cette mesure limite le nombre de sources de polluants mais a des inconvénients ; le nombre de voitures n’est pas divisé forcément par deux, les véhicules d’urgence sont maintenus » et on ne prend pas en compte « l’âge de la voiture ».

Sous l’autorité de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, un système de vignette « Crit’Air » a été mis en place et deviendra obligatoire à partir du 16 janvier à Paris. Les véhicules immatriculés avant 1997 n’ont déjà plus le droit de circuler en semaine dans la capitale. L’objectif des autorités est de classer et de reconnaître les véhicules en fonction de leurs niveaux d’émissions polluantes pour réduire l’accès à la ville en cas de pic de pollution. Pour l’obtenir, les automobilistes devront la commander sur le site, certificat-air.gouv.fr pour un montant de 4,18€. Découvrir en infographie interactive (cliquez dessus), les catégories de pastilles mise en place :

15936017_1516956751652618_1458069346_n.jpg

Les normes sont aussi de plus en plus « contraignantes » pour les industries. Quant aux normes européennes, la France se situe à la limite, sans beaucoup de marge ; et est bien loin de la recommandation de l’organisation mondiale de la santé, qui est le seuil le plus bas. Les pouvoirs publics, outre les mesures d’urgence, entreprend des mesures de fond. Florence Peron confirme : « Des choses sont faites (comme) orienter le citoyen vers une mobilité moins polluante, (favoriser) les transports en commun, les autres mobilités comme le vélo, les voitures électriques ou le covoiturage. Mais, à mon avis, ce n’est pas suffisant. On pourra pas éradiquer la pollution mais on pourra faire de gros efforts, éviter d’exposer la population. »

Lou David

Manon Gaziello

Antoine Medeiros