CAN 2017 : les favoris de la rédaction (#2/3)

La coupe d’Afrique des nations (CAN) s’est ouverte le samedi 14 janvier. La compétition se déroule tous les deux ans et oppose les meilleures sélections du continent. Avec les absences surprises de l’Afrique du Sud et surtout du Nigeria, vainqueur de la CAN en 2013, la compétition réputée très ouverte offre cette année encore des possibilités à bon nombre d’équipes. Sur les 16 nations présentent au Gabon pour disputer cette 31ème édition, nous vous livrons nos favoris.

L’avis de Mohamed : le Ghana, un habitué du dernier carré

Le Ghana est l’une des équipes les plus expérimentées d’Afrique, elle peut compter sur un effectif solide avec quelques grands noms comme les frères Ayew. Le Ghana peut réaliser l’exploit, son expérience du football mondial joue en sa faveur. Ses joueurs ont été à deux reprises présents lors des phases finales en Coupe du Monde et ont même atteint les quarts de finale en 2006. Ils sont toutefois sortis de la compétition aux tirs aux buts par l’Uruguay, au terme d’un match d’anthologie.

Ghana vs Uruguay, un match d’anthologie.

Pour leur 21ème participation à la compétition, les Blacks Stars héritent d’un groupe assez relevé : Mali, Egypte, Ouganda. Selon moi, ils passeront la phase de poule, à l’issue de confrontations tendues. Le match contre le Mali, qui est un redoutable adversaire sera intéressant à analyser, tout comme celui contre le concurrent historique en termes de participation à la CAN, 22 participations pour l’Egypte contre 21 pour le Ghana.

Espérons que les deux mastodontes du football africain nous livrent un match à la hauteur de leurs palmarès respectifs. André Ayew s’est notamment exprimé au micro de la BBC sur le groupe D : « Nous sommes dans un groupe difficile et pour être honnête, nous sommes parmi les deux favoris du tournoi. » Des propos emplis de confiance à l’égard de son équipe.

En effet, les Blacks Stars savent jouer ensemble, la plupart se connaissent depuis longtemps, l’effectif est stable. Le sélectionneur israélien, Avram Grant, peut donc compter sur les automatismes entre les joueurs.

Le Ghana est la nation africaine la plus constante de ces huit dernières années. Lors de ses cinq dernières participations à la CAN, le pays a toujours été présent dans le dernier carré. Ses stars auront à cœur, lors de cette édition 2017, de faire oublier la finale perdue en 2015 contre la Côte d’Ivoire, éternel concurrent.

L’avis d’Hugo : l’Egypte pour retrouver de sa splendeur

L’Egypte n’est – à première vue tout du moins – pas le favori par excellence. Hormis Mohamed Salah, qui joue à l’AS Rome, aucun « Pharaon » n’a un nom retentissant sur le Vieux Continent, là où des sélections comme la Côte d’Ivoire, l’Algérie ou le Cameroun ont des joueurs dans certains des meilleurs clubs européens. Pourtant, après une période de disette consécutive à trois titres consécutifs de champion d’Afrique (2006, 2008 et 2010), l’Egypte peut redevenir grande.

 La majorité des joueurs égyptiens jouent dans le championnat local (12 des 23), et les autres évoluent majoritairement dans des clubs de seconde zone, comme Stoke par exemple pour l’attaquant Ramadan Sobhy, ou le RC Lens pour le défenseur Karim Hafez. Mais c’est sans doute ce qui peut faire la force de l’équipe. Le rêve de tout footballeur africain étant de rejoindre l’Europe, la CAN donne une occasion à tous ces joueurs de se démarquer pour attirer l’attention des recruteurs.

 

Egypt v Algeria - FIFA2010 World Cup Qualifier

Essam El Hadary, 43 ans, recordman de victoires dans la compétition. (Crédit photo : AFP Afrique

La CAN 2017 aura également un goût spécial pour le gardien de but des Pharaons. A 43 ans, Essam El Hadary pourrait goûter une dernière fois à l’aventure internationale avant de laisser sa place. Le joueur en activité le plus titré de la compétition (vainqueur de la CAN en 1998, 2006, 2008 et 2010) déclarait en 2010 : « Je pense qu’on a de bons joueurs en Egypte. On se sent comme chez nous dans cette équipe, comme dans une grande famille. C’est pour ça que l’Egypte est une grande équipe. »

L’autre point fort de la sélection, outre le collectif bien rôdé du groupe, est la qualité de jeu apportée par le sélectionneur argentin Hector Cuper, en poste depuis deux ans. Depuis 2015, l’Egypte n’a connu que trois fois la défaite. Etonnante de stabilité quand on sait à quel point le football africain est imprévisible. Déjà bien lancée dans les qualifications pour la Coupe du Monde 2018 avec deux victoires en deux journées, l’Egypte pourrait confirmer sa bonne forme actuelle dès la CAN… avec pourquoi pas un titre au bout ?

Mohamed Ben Maazouz
Hugo Girard