Les commerçants cannois pas encore prêts à abandonner le sac plastique

Le sac plastique traditionnel va disparaître des grandes et petites enseignes en raison de son impact toxique sur l’environnement. S’il a été indispensable par le passé, des alternatives moins polluantes ont vu le jour et doivent désormais être obligatoirement appliquées. Une transition laborieuse et plus coûteuse pour les commerçants.

« On ne peut pas offrir des sacs hyper costauds, biodégradables… C’est pas possible » explique Claudine, maraîchère. « Ça se déchire, vous perdez tout dans la rue » regrette-t-elle en évoquant le manque de solidité des sacs en papier pour transporter des fruits et des légumes. Ces sacs en papier consomment de grandes quantités d’eau mais sont plus respectueux de l’environnement, contrairement au sac plastique, fabriqué à partir de pétrole et d’énergies non renouvelables. Toutefois, Claudine a décidé de passer outre la loi en continuant à proposer ses anciens sacs plastique malgré leur interdiction depuis le 1er janvier 2017.

Bernard, responsable d’une petite boutique d’alimentation générale, est quant à lui mécontent du manque de solidité des sacs en plastique recyclables. Ceux-ci provoquent pour lui des frais importants, et il estime même que ces nouveaux sacs « polluent autant car ils sont fabriqués en Asie ». Bernard est très sceptique et regrette « le manque à gagner à la sortie » provoqué par les coûts et le temps de transport liés à ces sacs en plastique recyclables.

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Monoprix a été la première enseigne à adopter le sac en papier (Crédits: Sacha Virga)

Les grandes enseignes tentent la transition… ou pas

Tout comme les petits commerçants, les grandes enseignes doivent se soumettre à la loi. Le groupe Monoprix a très tôt essayé d’abandonner les sacs plastique au profit des sacs en papier. Seuls les sacs plastique en matière biodégradable utilisés pour les « grosses courses » sont encore admis dans les magasins du groupe. Le responsable d’une boutique Monop’, filiale de Monoprix, rencontre cependant des difficultés car son fournisseur « a beaucoup de mal à suivre » en raison de la forte demande (deux à trois cents sacs vendus par jour).

Alors que Leader Price continue d’utiliser des sacs non recyclables pour leurs emballages alimentaires, Carrefour s’est mis aux normes en adoptant des sacs plastique biodégradables et recyclables. Monoprix a complètement abandonné les anciens sacs plastique, au profit des sacs en papier dans le rayon fruits et légumes par exemple. Carrefour propose aussi à ses clients des sacs en papier, moins chers, et des sacs en tissu très solides pour les courses plus conséquentes.

Sacha VIRGA
Guillaume TRUILLET