NBA All-Star Game : la piste aux étoiles

Le All Star-Game, c’est le match de l’année dans la planète NBA. Pour la troisième fois de son histoire, c’est La Nouvelle-Orléans qui accueillait les plus grands joueurs de la ligue dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 février. Comment ce match est-il devenu le véritable évènement de la balle orange ? Rétrospective sur l’histoire du All-Star Game.

1951 : l’idée d’un match des étoiles.

Quatre ans après sa création, le championnat nord-américain de basketball (NBA) est en recherche d’une plus grande notoriété dans le pays. Haskell Cohen, responsable de la communication de la ligue, propose au président de la NBA Maurice Podoloff une idée provenant du baseball (MLB). L’idée est de rassembler les plus grands joueurs de la balle orange sur un même parquet. Podoloff accepte cette proposition et décide alors de créer le NBA All-Star Game. L’idée est donc de faire deux équipes de dix joueurs (douze aujourd’hui) : une équipe de la conférence Est et une équipe de la conférence Ouest.

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L’affiche du premier All-Star Game (Crédits: Basketretro.com)

Dix mille spectateurs se rassemblent dans l’enceinte du Boston Garden dans le Massachussetts, soit dix fois moins que le record de 2010, où plus de 100.000 personnes s’étaient réunies à Dallas.  Les joueurs avaient préalablement été choisis par des journalistes. Le basket de 1951 est peu comparable à celui d’aujourd’hui. Y compris sur le plan vestimentaire : à l’époque, les basketteurs jouaient avec des Converse et des shorts arrivant à peine au milieu des cuisses. Côté match, l’équipe de l’Est emmenée par Bob Cousy, le meneur des Boston Celtics, remporta ce premier All-Star Game 111 à 94. Au final, la rencontre eut un véritable impact sur la médiatisation de ce sport.

Un aperçu de la première rencontre entre Est et Ouest

1992 : le retour fantastique de Magic Johnson.

Cette édition 1992 du All-Star Game est sûrement celle qui a rassemblé le plus de légendes sur le même parquet. D’un côté, Michael Jordan, Larry Bird, Isiah Thomas, Charles Barkley dans l’équipe de l’Est. A l’Ouest, Karl Malone, David Robinson etc. Mais le joueur qui retiendra l’attention lors de cette édition, c’est Magic Johnson. Le meneur des Los Angeles Lakers est sélectionné alors qu’il ne joue plus en NBA. La raison ? Plusieurs mois auparavant, il avait organisé une conférence de presse surprise. Durant cet entretien avec les journalistes américains, il y annonce sa séropositivité. Il annonce donc sa retraite immédiate. La planète basket est sous le choc.

Le public souhaiterait le voir jouer une dernière fois. Les instances de la NBA décident d’approuver la demande des fans et déclare éligible Magic Johnson pour le NBA All-Star Game. Les réactions étaient mitigées à l’époque. Plusieurs de ses ex-coéquipiers à Los Angeles déclaraient que Magic ne devrait pas disputer cette rencontre. Autant dire que le joueur n’a pas déçu. 25 points et 9 passes. Le désormais retraité est le principal artisan de la victoire de l’équipe de l’Ouest 153 à 113. Magic remporte le titre de meilleur joueur du match (MVP).

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Magic Johnson élu MVP pour son dernier All-Star Game (Crédits: memosport.fr)

2001 : le show Allen Iverson

L’édition de 2001 fut la plus disputée de toutes. Contrairement au match de 1992, les joueurs sont peut-être un peu moins fameux : Kobe Bryant, Shaquille O’Neal, Vince Carter ou encore Allen Iverson. La rencontre paraît être moins alléchante. Mais au final, quel match ! Les 24 stars vont remettre les choses en place. Menée de 19 points à l’issue du troisième quart-temps, l’équipe de l’Est va devoir réaliser un véritable exploit pour revenir au score. Et pour cela, on peut compter sur le talent des joueurs, en particulier Allen Iverson.

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Par ses dribbles percutants, Allen Iverson a su prendre le match à son compte (Crédits: pinterest.com)

Les deux joueurs décident de prendre les choses en main lors de cette fin de match. Les spectateurs du MCI Center de Washington ne vont pas être déçus. En 12 minutes, Allen « The Answer » Iverson marque 15 de ses 25 points. A quelques secondes de la fin du match, l’équipe de l’Est mène 111 à 110. Dernière possession pour l’Ouest. Kobe Bryant à la balle. Il peut prendre le shoot derrière la ligne des trois points. Tant pis, il passe le ballon à Tim Duncan. Il tente le tir. Shoot raté. L’équipe de l’Est remporte contre toute attente ce NBA All-Star Game 2001. Le joueur de Philadelphie est logiquement décerné MVP de la rencontre.

2003 : la der de Michael Jordan

La NBA s’apprête à perdre son meilleur joueur pour cette édition 2003. Michael Jordan annonce dès le début de la saison 2002-2003 qu’il prendrait sa retraite à l’issue de la saison. L’ancien arrière des Chicago Bulls avait pris une première retraite sportive en 1994 pour se reconcentrer sur sa vie personnelle suite à la mort de son père. Mais cette fois-ci, c’est sûr, c’est définitif. Le meilleur joueur de tous les temps ne refoulera plus les parquets de la NBA. Sélectionnés titulaires par les fans, Tracy O’Grady et Allen Iverson souhaitent laisser leur place dans le 5 de départ pour le « King Jordan ». Mais l’arrière de Washington ne veut pas de ce cadeau. Selon lui, cela irait à l’encontre du choix des fans. Pourtant, quelques jours plus tard, Vince Carter décide de rester sur le banc pour le début du match. MJ devient titulaire pour le 13ème et dernier All-Star Game de sa carrière.

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Michael Jordan laisse paraître son émotion aux micros des journalistes (Crédits: World News)

Pour ce match, The Airness marque 20 points en 36 minutes sur le terrain. Mais au-delà de la rencontre, l’hommage rendu de la NBA fut plein d’émotion. Durant la mi-temps, après une performance de Mariah Carey, Michael Jordan s’avance au milieu du parquet. S’en suit une minute de standing ovation de la part de la Philips Arena d’Atlanta. Des hommages successifs suivront durant les mois suivants. Celui du All-Star Game 2003 restera comme l’un des plus émouvants.

2016 : l’attaque à tout prix

La NBA change en 2014 son mode de sélection, facilitant la sélection pour les joueurs plus petits et plus athlétiques. Les grands défenseurs sont mis de côté. La NBA souhaite faire de cette rencontre un véritable show avec des actions spectaculaires. 2016 est à l’opposé, par exemple, du match de 2001. Des défenses ultra relâchées. On donne tout pour l’attaque. Match qui manque d’intérêt pour les uns, rencontre d’autant plus captivante pour les autres.

A présent, le All Star Game n’est plus vraiment un match entre l’équipe de l’Est et celle de l’Ouest. Il s’est transformé en véritable spectacle. Chiffre éloquent sur cette prédominance de l’attaque dans le jeu : sur les quatre dernières éditions, le score cumulé des deux équipes a toujours été supérieur à 320 points. L’édition 2016 en est l’illustration parfaite. Le score final était de 196 à 173 pour l’équipe de l’Ouest emmenée par le champion NBA et MVP des deux dernières saisons Stephen Curry. La rencontre aura également permis de rendre un hommage à Kobe Bryant, lequel prendra sa retraite trois mois plus tard. Le All-Star Game devient progressivement un moyen de rendre hommage aux grandes légendes de la balle orange.

 

Nicolas Pineau