Benoît Hamon à l’assaut de la Côte d’Azur

 

Benoît Hamon était hier, mercredi 15 mars, en meeting à Nice. Le candidat PS à l’élection présidentielle en a profité pour critiquer le Front national et Les Républicains à quarante jours du premier tour.

Le candidat désigné du PS à l’élection présidentielle a choisi Nice et les Alpes-Maritimes pour tenir son second discours sur la Côte d’Azur après celui de Marseille. Nice, un choix plutôt particulier tant la présence du Parti socialiste dans le département, voire la région, est très limitée. Sébastien Denaja, député de l’Hérault et porte-parole de Benoît Hamon, explique tout de même les raisons de cette venue : « C’est une terre de mission. Ce n’est pas un bastion du PS mais il faut un président de tous les Français ». Najat Vallaud-Belkacem s’est également rendue aux côtés du candidat.

Benoît Hamon est donc parti avec la ministre de l’Education nationale à la conquête d’un électorat qu’il sait difficile à convaincre. Environ mille spectateurs se sont donc rendus au Palais des Congrès et des Expositions pour accueillir le candidat hier. Pendant les deux heures de meeting, les différents intervenants ont défilé sur la scène du Palais Acropolis. Les critiques ont fusé sur les deux partis dominants les scrutins dans le Sud-Est : le Front national et Les Républicains.

Najat Vallaud-Belkacem était présente hier à Nice pour tenir un discours d’introduction et apporter son soutien au candidat Hamon. (Crédits : Thomas Woloch)

 

Najat Vallaud-Belkacem a pris la parole juste avant Benoît Hamon. Elle a annoncé les couleurs de son combat contre le FN, comme elle avait pu le faire directement en face de Marine Le Pen. La ministre de l’Education nationale est notamment revenue sur la mesure que tient la candidate de l’extrême-droite dans son programme présidentiel, à savoir la suppression du collège unique. « On ne peut pas mener la politique des sans-soucis et des privilégiés », a donc certifié Madame Vallaud-Belkacem. « Le FN n’aime ni l’école publique, ni les valeurs de la République ».

« Fachos ! » crie à ce moment-là un militant hamoniste. Le candidat à la présidentielle en rajoute une couche lors de son discours. « Le FN a toujours eu dans ses veines un parti anti-démocratique […]. La France n’est ni antisémite, ni homophobe, elle est ouverte ». Le Parti socialiste semble donc faire du Front national son principal adversaire pour le premier tour de l’élection présidentielle. D’après Robin, un militant, « il y a un vrai risque de voir le Front national au second tour. […] Nous devons tout faire pour que le FN ne passe pas au second tour ».

 

Benoît Hamon n’a pas hésité à critiquer le FN et le parti LR sur ‘’leurs’’ terres.(Crédits : Thomas Woloch)

Le Front national n’a pas été le seul visé. Les Républicains ont également été la cible de critiques acerbes. Sébastien Denaja a notamment fait référence aux soupçons d’emplois fictifs qui touchent François Fillon, le candidat désigné de la droite : « Nous interdirons les emplois familiaux pour les parlementaires ». Le député de l’Hérault a également fait de la lutte contre la corruption un point important de la campagne de la gauche. « Nous demanderons les effectifs nécessaires pour lutter contre la corruption […]. Nous voulons faire de la France un leader européen de la lutte contre la corruption ». Cela explique peut-être la raison pour laquelle Benoît Hamon a décidé en février dernier de son plein gré de révéler l’identité de ses principaux donateurs. Pendant plus de deux heures, le meeting a donc plus été un règlement de comptes qu’une véritable exposition devant les Azuréens de son programme électoral à quarante jours de la présidentielle.

Nicolas Pineau