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A Nice, les retombées économiques de l’Euro 2016 sont mitigées
Malgré des recettes estimées à 81 millions d’euros, de nombreux facteurs ternissent un bilan économique satisfaisant.
L’Euro de Football – qui s’est tenu en France du 10 juin au 10 juillet 2016 – a généré plus de 1,22 milliard d’euros de retombées économiques dans le pays. C’est ce que révèle l’enquête menée par le CDES (Centre du droit d’économie du sport). L’Etat avait investi un peu plus d’un milliard d’euros dans la compétition, entre rénovation des stades et dispositifs sécuritaires. A Nice, le chiffre d’affaire s’élève à 81 millions d’euros. L’évènement a été une belle opportunité pour les commerçants, qui ont vu leurs demandes de réservations exploser. Cependant, malgré un bilan économique louable, Nice est en retrait par rapport à d’autres grandes villes telles que Lille ou Bordeaux.
Une aubaine pour les commerçants niçois
Impossible de trouver une chambre d’hôtel aux alentours du stade les soirs de matchs. Nicolas, réceptionniste à l’hôtel Baou peut en témoigner « Nous étions complets, notre clientèle principale était des supporters ». Au total, on estime à 81 millions d’euros les recettes générées rien que dans la ville de Nice, selon le CDES. Le secteur de l’emploi a également été boosté. L’organisation de la compétition à Nice a demandé le recrutement de 400 personnes selon Nice-Matin. Les restaurateurs ont également dû augmenter leurs effectifs afin de subvenir aux besoins des clients. L’aéroport de Nice a vu son affluence augmenter : pas moins de 200 vols supplémentaires ont été affrétés par les compagnies, à destination de Nice. « C’est un troisième mois de haute saison », commentait alors Christian Estrosi, Président de la Métropole NCA et de la Région PACA. Un supporter dépensait en moyenne 215 euros, le prix des billets n’est toutefois pas inclus dans ce chiffrage.
Des résultats décevants à l’échelle nationale
Si les résultats à l’échelle locale restent honorables, Nice reste à la peine face aux autres grandes villes. En effet, comparé à Bordeaux (126 M€) et à Lille (151M€), la ville hôte azuréenne est en deçà de ses consœurs. Selon l’étude du CDES, ces résultats moins convaincants seraient avant tout causés par la présence moindre du nombre de spectateurs. Plusieurs facteurs tendent à expliquer cette situation. Selon Christophe Lepetit, responsable des études économiques au CDES, la hausse des prix hôteliers est un facteur primordial, traduisant une baisse de fréquentation touristique. En effet, durant la compétition, Bordeaux ou Lille étaient plus attractives économiquement parlant, dissuadant certains supporters de s’installer à Nice. Les coûts de l’organisation peuvent également être mis en cause. Il serait difficile d’évaluer le coût exact du dispositif de sécurité mis en place par l’Etat mais il s’estimerait pour chacune des villes, à plusieurs dizaines de millions d’euros. Enfin, la construction des fanzones auraient coûté près de 200 millions d’euros, selon Patrick Kanner, ministre des Sports. Des facteurs coûteux qui n’ont pas été réellement pris en compte dans le calcul des recettes de l’Euro.
Mohamed Ben Maazouz
Louis Verdoux
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