Jacques Weber relève le défi de Lapin blanc, lapin rouge

Après Charles Berling, et François Cluzet, c’était au tour de Jacques Weber d’interpréter un texte pareil à nul autre : Lapin Blanc, lapin rouge.

Samedi 11 février, dans la salle Pierre Brasseur du théâtre de Nice, un grand nom du théâtre français, Jacques Weber, a interprété à son tour la pièce de l’auteur iranien Nassim Soleimanpour, qui vit désormais à Berlin. Devant plus de 600 personnes, il a expérimenté ce qui est pour lui une première en « 50 ans de carrière », une manière de jouer inédite qui diffère de l’improvisation. Dans la pièce, l’acteur découvre le texte une fois arrivé sur scène et doit s’adapter, respecter les consignes de l’auteur et s’approprier le texte afin de le rendre vivant. Cette pièce, qui est avant tout une expérience pour l’acteur qui la joue, est unique en son genre. Lapin blanc, lapin rouge a été écrit en 2010 par Nassim Soleimanpour. Nourri de son histoire, et de son expérience, l’écrivain nous propose une réflexion sur la liberté et le conformisme. Aujourd’hui mondialement connu, Lapin blanc, lapin rouge est un large succès et est traduit dans plus de 20 langues.

L’acteur n’avait jamais connu une expérience comme ça, qui mêle don de soi et trac…

Une fois sur scène, Jacques Weber est entré en communion avec le public, oscillant entre des moments de complicité et de partage, il a réussi à instituer une relation avec les spectateurs qui se sont retrouvés parfois acteurs. Le comédien n’a cessé de chercher cet équilibre entre « moment de distance humoristique, et moment de vérité ». Outre le fait que le texte soit selon l’acteur « très fort, très beau et très symbolique », Jacques Weber a improvisé en jouant la carte de la vérité et n’a pas eu peur d’avouer lorsqu’il était perdu dans son texte.

Une pièce exigeante, même pour les plus grands

Celui qui a déjà joué toutes les plus grandes pièces du paysage théâtral français, de Le Misanthrope de Molière à La dernière Bande de Samuel Beckett, a découvert d’autres sensations, d’autres émotions en se souvenant de ses débuts dans l’improvisation quand il était jeune et encore inexpérimenté. Le texte de Nassim Soleimanpour traite de la liberté, de l’aliénation, de l’énorme poids des conventions. Une pièce très forte, belle et symbolique, mais aussi difficile à jouer.  Ou comment trouver l’art de l’équilibre alliant complicité, distance humoristique, et moments très droits, très vrais.

Xavier Bertrand

Arsène Chapuis