[INTERVIEW] Boris, directeur de production et clippeur chez Daymolition

Daymolition est le plus grand diffuseur de rap français. Chaque jour, leur chaîne YouTube diffuse plusieurs clips de rap, autant d’artistes confirmés que de jeunes talents encore peu connus. Rencontre avec Boris, directeur de production, clippeur, et photographe chez Daymolition.

Quel a été votre parcours avant Daymolition ?

J’ai fait une école de cinéma à Paris. Suite à quoi, j’ai travaillé en tant que régisseur général et assistant de production pour la télévision (Un dîner presque parfait, 50 min Inside, JamelComedy Club,…). J’ai ensuite commencé à faire des clips pour Daylight Productions. J’ai collaboré avec des rappeurs tels que Seth Gueko, Black M ou Nekfeu. On m’a ensuite confié le poste de directeur de production chez Daymolition. Il m’arrive aussi de réaliser des clips.

En quoi consiste exactement votre travail en tant que directeur de production ?

Tout d’abord, je trie les demandes de tournages. On reçoit énormément de demandes, je sélectionne donc uniquement les rappeurs à potentiel. Je m’organise avec eux pour tourner leur clip. Durant le tournage, je gère la communication avec l’équipe de l’artiste et le cadreur. Je supervise aussi la post-production du clip avec le monteur, pour rendre un produit fini de la meilleure qualité possible au rappeur. Enfin, je m’occupe de la promo, avec mes propres photos et montages promotionnels, que l’on peut retrouver sur mon compte Instagram.

Quel rapport entreteniez-vous avec le milieu du rap auparavant ? Êtes-vous tombé là-dedans par hasard ?

J’écoute du rap depuis que je suis petit. C’est par le biais d’amis que je suis rentré à Daylight et Daymolition. C’est un milieu qui marche par relations.

Comment se déroulent les tournages sur le terrain, dans les quartiers ? La relation avec l’artiste ?

Sur le terrain, les tournages se passent généralement bien. La plupart du temps, c’est l’artiste qui fournit le décor (son quartier, un paysage, un appart/hôtel qu’il a loué). On essaie de voir avec lui avant le tournage ce qui serait bien pour son clip, en fonction du morceau. A force de travailler avec un même artiste, on finit par cerner son univers. Une fois sur place, l’équipe de tournage (1 ou 2 personnes) s’adapte à ce qui s’offre à elle pour faire le meilleur clip possible

Quel a été votre meilleur souvenir de tournage ? Le pire ?

Mon meilleur tournage, c’est sans doute le clip de Val d’Oseille de Seth Gueko (ci-dessous). En tant que fan de cinéma, j’ai adoré recréer l’univers de Mad Max. C’est mon plus gros tournage : plusieurs mois de préparation, un budget conséquent, deux jours de tournage. C’était vraiment spectaculaire, il y avait énormément de figurants, tous costumés. Mes pires souvenirs, de manière générale, c’est quand la police intervient sur nos tournages, alors que ceux-ci se passent bien, et que ça dégénère. J’ai déjà été gazé et matraqué, juste parce que nous tournions sans autorisation. Parfois, ça finit même en garde à vue, comme sur mon dernier tournage à Malaga avec Mister You. On reconstituait une scène de livraison de ballots de shit par bateau, sans autorisation (sachant pertinemment que nous ne l’aurions pas eue). La police est intervenue, déployant un énorme dispositif, et nous avons fait 48 heures de garde à vue.

Parissa JAVANSHIR
Lucas PHILIPPE

 

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