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Chroniques musicales : Jazz à Juan #2/2
Alors que la 57ème édition du festival « Jazz à Juan » prend place à La Pinède à Juan Le Pins du 15 au 23 juillet, Buzzles vous propose de revenir sur les moments forts de la saga musicale estivale tout au long du festival.
Débuté il y a cinq jours, on pouvait penser que la programmation du festival Jazz à Juan avait épuisé toutes ses cartes. On était loin du compte. Jeudi, La Pinède a accueilli un artiste de luxe. Sting, l’ancien chanteur, compositeur et bassiste du groupe The Police était présent. Autant dire que tout était complet et que le public était plus qu’impatient de voir le rockeur britannique. Pour ce concert, Sting est venu avec un invité inattendu : Joe Sumner, son fils, chanteur et bassiste de Fiction Plane. Avant la première partie, les deux artistes ont partagé un moment sur scène comme pour faire patienter avant l’incroyable spectacle qui se profilait. Avant le concert de Sting, c’est la virtuose du piano Hiromi accompagnée d’une des figures les prestigieuses de la harpe – Edmar Castaneda – qui ont charmé La Pinède. Une performance saisissante par deux musiciens internationaux talentueux. Sting arrive enfin sur scène. Âgé de 65 ans, il aborde toujours un look rock qu’il confirme avec une voix toujours sublime. Le spectacle a été l’occasion de chanter en cœur avec son public des classiques tels que Roxanne ou Every breath you take, mais aussi d’aborder des chansons plus personnelles issues de sa carrière solo. Durant tout le long de cette édition du festival, La Pinède n’aura jamais été aussi enflammée.
Le lendemain, la scène était consacrée au jazz contemporain et novateur. La soirée s’est ouverte sur Shabaka and The Ancestors, un groupe qui défie le classicisme du jazz en incarnant le courant underground du genre. Un croisement entre les racines du jazz et des nouvelles sonorités. Dans la même veine, le public a fait la connaissance de Robert Glasper Experiment, un mélange éléctro qui s’allie à une ré-invention de la formation classique de jazz piano/contrebasse/batterie. Une expérience qui a pu diviser le public, entre les curieux convaincus et les puristes du jazz. Le véritable moment fort de la soirée, c’était Archie Sheep. Le saxophoniste légendaire retrouve la scène de la Pinède qu’il avait foulé pour la première fois en 1970. L’artiste connu pour son art mais aussi pour son militantisme pour la défense des droits civiques des Noirs a offert des séquences musicales envoûtantes, à l’image de l’icône du jazz qu’il est.
L’avant-dernier soir du festival a mis à l’honneur de grandes femmes de la soul et de la pop. La première, c’est Kandace Springs, une chanteuse et pianiste agée de seulement 27 ans, qui a bien tenu à rendre hommage à l’héritage culturel du jazz. La seconde c’est Anoushka Shankar, figure et prodige de la musique indienne. La soirée s’est clôturée par un concert du pianiste Jamie Cullum, déjà présent au festival en 2006. Un musicien qui se démarque par sa virtuosité en puisant dans tous les genres, sans jamais se complaire dans la facilité. Avec un peu de tristesse mais des notes de musique plein la tête, il était désormais l’heure pour les Juanais de voir se terminer le festival qui a fait battre le cœur de la ville pendant plus d’une semaine. Pour se faire, les Blind Boys of Alabama, porté par Jimmy Carter, seul membre présent depuis l’origine du groupe, ont clôt la saga estivale en gospel.
Roberto Garçon
Pour retrouver la première partie des chroniques musicales : Jazz à Juan, cliquez ici.