Pascal Duquenne : « Cannes c’était un moment magique, exceptionnel pour moi »  

 

Vendredi 16 septembre s’est ouvert à Cannes la deuxième édition du Festival International du Film sur le Handicap  au Palais Miramar à Cannes. Ce festival de plus de 5 jours est l’un des rares évènements en France où l’on donne la parole aux handicapés moteurs ou mentaux. C’est à cette occasion que Buzzles a rencontré Pascal Duquenne, membre permanent du jury et grand acteur de cinéma atteint de la trisomie 21 ayant obtenu en 1996 le Prix d’interprétation à Cannes.

Vous vous souvenez forcément de lui, Pascal Duquenne, cet acteur atteint de trisomie 21 qui avait transporté le Palais des Festivals de Cannes en 1996 avec Le Huitième Jour réalisé par Jaco Van Dormael, film qui parle de l’amitié qui se crée entre Harry – alias Daniel Auteuil – et Georges, jeune handicapé mental. Mais cette fois, le Belge n’est pas à Cannes en tant qu’acteur mais en tant que membre permanent du jury. Il parraine cette seconde édition du Festival International du Film sur le Handicap, « c’est un rôle que j’apprécie car je porte un regard différent sur ces films du fait de ma maladie ». Pascal Duquenne s’est longuement préparé, « c’est beaucoup de travail d’être dans le jury, il y a 60 films à regarder ». Mais il n’en oublie pas le côté festif de l’évènement. « Au final cest plutôt chouette de visionner des films, je suis content de voir des longs métrages dont le rôle principal est tenu par un handicapé ».

Le Huitième Jour, un film qui a changé sa vie

L’acteur le constate au quotidien, Le Huitième Jour a bouleversé sa vie. « Ce film a marqué les esprits, encore maintenant quand je vais acheter des chocolats on me reparle de cette scène du Huitième Jour ». 21 ans après, Pascal Duquenne n’est pas redescendu de son nuage cannois. Il en a toujours les larmes aux yeux. « Cannes c’était un moment magique, exceptionnel pour moi » . D’ailleurs, il est toujours en contact avec celui qu’il appelle « son copain », Daniel Auteuil. « Daniel est très occupé mais on se revoit quelques fois ».

daniel auteuil pascal duquenne

Image tirée du film Le Huitième Jour avec Pascal Duquenne et Daniel Auteuil, inséparables dans le film. Crédit : Vodkaster

Toutefois, Pascal Duquenne travaille encore beaucoup pour surmonter son handicap et pour faire ce qu’il aime. Ses passions, le cinéma bien sûr, mais aussi le théâtre qu’il pratique beaucoup à Bruxelles pour montrer une autre facette de sa personnalité. « Je cherche l’émotion quand je suis sur les planches ». Il se décrit non pas comme un simple comédien mais plus comme un artiste. « Je suis plus qu’un comédien, je suis un artiste, j’aime la danse, la musique, le sport, la peinture, j’ai grandi comme ça et je continue comme ça, c’est ma vie ».

Celui qui a vu ses gravures monotypes éditées dans un numéro de la Collection Les Contemporaines en 2011 aux éditions Pictura de Bourges n’a plus vraiment de plan de carrière. Pascal Duquenne « continue » et se laisse tenter par des projets, tous plus variés les uns que les autres que ce soit dans le cinéma ou à la télévision. L’acteur garde toujours cette humilité, cette joie de vivre qui ne l’a pas quitté depuis cette année 1996. « Quand je fais de la télévision, je me fais plaisir, mais je pense aussi à donner du plaisir à eux, aux téléspectateurs ». Son épopée cannoise ne l’a pas changé et Pascal Duquenne est aujourd’hui un homme heureux. « Je suis bien content d’en être arrivé là aujourd’hui car j’arrive à vivre de mes passions ».

 Xavier Bertrand