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Le Suquet au cœur de l’action
Ce mardi 14 novembre, le Suquet fut témoin d’une scène assez particulière. Une équipe de tournage s’est invitée dans le quartier historique de Cannes afin d’y filmer quelques scènes de la série « Section de recherches », feuilleton diffusé sur TF1.
La série française s’est installée comme une habituée des programmes de TF1 depuis près de 11 ans. Au total, on compte 127 épisodes répartis en 11 saisons. Développée à l’international après sa diffusion en Belgique, elle fut tournée jusqu’en 2014 dans la région bordelaise avant de déménager sur la Côte d’Azur.
Dans le cadre du tournage de la douzième saison de la série qui a débuté en mars, la production est venue filmer une demi-douzaine de minutes qui représentent à elles seules près de 10 heures de présence sur les lieux du tournage.
Les rues du Suquet chamboulées
« C’est quoi ces farceurs ? Une réunion d’imbéciles avec un grand i » s’est alors exclamé un homme en voyant l’accès à sa rue impossible pour cause de tournage. Si certains riverains ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de la production, la majorité d’entre eux trouvent que c’est une bonne initiative. « Aucun problème, ça fait de l’activité » nous confie René, un suquétain. De l’activité pour les retraités, certes, mais peu d’activité pour les commerçants qui s’attendaient à « une hausse de la clientèle », en vain.

L’équipe de tournage était présente de midi jusqu’à 8h du soir. (CP: Valentin Rivollier)
Quant à lui, le régisseur général, Stéphane Martel, avoue : « C’est nous qui sommes pénibles. On prend pas mal de stationnement, donc on essaye de limiter à chaque fois les dégâts. » Et il est vrai que le quartier est quelque peu perturbé en ce jour de tournage. Pour commencer, des voitures de police, de gendarmerie, de la brigade criminelle et un camion de pompiers s’approprient la place principale du Suquet. On aperçoit aussi à la pause déjeuner des médecins légistes et des gendarmes en train de manger ensemble. On se croirait presque sur une vraie scène de crime. Les gens qui ne connaissent pas le contexte peuvent y voir un côté invraisemblable.
Tourner dans la rue : une épreuve ?
Si le Suquet se retrouve au cœur de la série, c’est parce que la production a trouvé un intérêt cinématographique aux petites ruelles du quartier piéton. Mais en pleine rue, tourner les scènes d’une série peut vite ressembler à un parcours du combattant. Les riverains, mécontents de voir leurs habitudes perturbées, les bruits non désirés de la ville et les aléas climatiques sont autant d’éléments à gérer pour la réalisation.
Pour l’équipe du tournage, l’ambiance est donc bien différente de celle en studio. Pendant le tournage d’une scène par exemple, un chien a réussi à échapper à sa maîtresse. Ce dernier allant droit vers les caméras en train de tourner, un technicien a stoppé, non sans mal, le canidé qui filait vers la scène.
Du côté de la régie, tout est mis en œuvre pour que le tournage se passe sans accroc avec les riverains : « En fonction de ce que l’on fait, on embête plus ou moins les riverains. Des fois, il faut désamorcer des conflits avec des personnes impatientes qui veulent forcer le passage, c’est aussi mon rôle » explique le régisseur général du tournage.

Ici, des techniciens tentant de supprimer les bruits parasites. (CP: Bastien Blandin)
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Les techniciens du son, eux, apprécient ces conditions de travail. « Ici, on peut s’amuser » glisse l’un d’entre eux, avant de préciser : « Quand on tourne en studio, il n’y a pas grand-chose à faire. Dans la rue au contraire, on doit enregistrer tous les sons qui peuvent nous gêner avant même de commencer à filmer. Cette technique nous permet de supprimer les bruits parasites qui peuvent apparaître au moment du tournage ».
“On fait huit millions d’audimat ce qui est très bien”
Le tournage d’une série telle que “Section de recherches” fait appel à différents corps de métiers. On croise le réalisateur reconnaissable à son fameux “silence, on tourne… Action !”, le régisseur général, les ingénieurs du son, les cameramen, les maquilleuses, les figurants et surtout les comédiens. « Dans la journée on avait huit comédiens dont Xavier Deluc et Franck Semonin, vingt-six figurants et une quarantaine de techniciens ! Ça reste une grosse journée pour Section de recherches et encore parfois on monte à 150 voire 180 personnes pour un film » nous confie Stéphane Martel.
« Si la série continue, c’est parce que c’est rentable pour TF1 ! » assure le régisseur général de la série. « TF1 regarde avant tout l’audience et la part de marché. » Cependant, ce n’est pas la chaîne télévisée qui produit l’émission mais bien la société de production Auteurs associés qui fabrique le projet et le vend ensuite à TF1.
L’épisode qui sera diffusé en janvier 2018 sur TF1 nécessite dix jours de tournage auxquels il faudra rajouter une dizaine de jours pour le montage. Sept jours de tournage ont lieu en extérieur et trois en intérieur, dans un ancien lycée de Grasse réquisitionné par la production et transformé en fausse gendarmerie. « On tourne de midi à 20h » indique un technicien. Huit heures de tournage pour seulement cinq minutes d’un épisode qui durera pour sa part près d’une cinquantaine de minutes.
Rendez-vous donc en janvier pour y retrouver le Suquet sur votre petit écran.
Bastien Blandin
Gaspard Flamand
Valentin Rivollier
Hugo Scherrer