[FIPA] The Workers Cup, entre réalité et espérance

À l’occasion de la première journée du Festival International de la Production Audiovisuelle de Biarritz, certains films étaient déjà projetés. Parmi ceux-ci, The Workers Cup, film britannique réalisé par Adam Sobel, en compétition dans la catégorie « Prix du public ». L’occasion de découvrir de l’intérieur, la réalité de la construction des stades au Qatar, en vue de la Coupe du Monde 2022.

Kenneth travaille dans les chantiers des futurs stades de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Arnaqué par un agent qui lui a promis de jouer au football dans un club Qatari, il s’épuise jour après jour à la tâche, comme bon nombre d’autres travailleurs. Pour lot de consolation, il a le droit de participer à une compétition de football inter-entreprises. Tout au long du film, le spectateur est invité à partager le quotidien de travailleurs venus du Népal, d’Inde ou du Ghana, qui ne cessent d’espérer un monde meilleur. Entre rêves, moments de partage et disputes, ce film montre les dessous néfastes d’un événement mondial historique, où le tournoi de football représente le seul moment d’évasion pour ces travailleurs exploités. Ceux-là ont donc espoir, pendant le tournoi, d’être repérés pour poursuivre leur rêve au Moyen-Orient.

Une compétition, comme de la poudre aux yeux

Le film montre également la réalité du terrain : le football n’est qu’une illusion. Une lueur qui prend la forme d’un rêve, un rêve inaccessible. Là-bas, au Qatar, c’est le cauchemar qui prime. La Workers Cup fait office de poudre aux yeux pour les joueurs sélectionnés pour le tournoi. Les dirigeants-dictateurs, qui prennent l’apparence de papa-poules pendant la compétition, sont toujours aussi véreux. Le quotidien des travailleurs n’est pas simple avant le tournoi. Il ne l’est toujours pas à la fin de celui-ci. La Workers Cup fait presque office de dernière chance pour certains. De nombreux footballeurs, venus du Ghana ou d’autres pays africains, arrivent au Qatar « à cause » de leurs agents. Pensant arriver là-bas pour jouer au football, la réalité est toute autre.

L’attachement aux personnages est rapide. Tous ont des histoires, mais se retrouvent emprisonnés malgré eux, dans un système d’esclavagisme moderne. Le tournoi de football rapproche à la fois les liens entre eux, mais également les liens entre eux et le spectateur. Ce qui rend leur histoire encore plus touchante, une fois la compétition achevée.

Loris Biondi
Hugo Girard
Sacha Virga