Procès Dagorn : les proches d’une des victimes à la barre [2/4]

Au tribunal de Grande Instance de Nice s’est déroulé le procès de Patricia Dagorn, accusée d’empoisonnement et de meurtre. Les proches d’une victime témoignent.

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Mardi 16 janvier se déroulait la deuxième journée du procès de Patricia Dagorn. Elle est entendue au tribunal de Grande Instance de Nice. (© Marjolaine Baud-Laignier)

Mardi 16 janvier 2018, deuxième jour du procès Dagorn. Celle qu’on surnomme « la veuve noire de la Riviera » était jugée la semaine dernière pour assassinat, empoisonnement et administration de substances nuisibles à quatre hommes âgés dont deux sont décédés dans des conditions suspectes. C’est sur la personnalité de l’un d’entre eux que se sont concentrés aujourd’hui les débats : Francesco Filipone, retrouvé mort à l’âge de 84 ans dans sa demeure à Mouans-Sartoux. « Dragueur », « propre sur lui », « à fort caractère ». C’est ainsi qu’a été décrite la victime par les différents témoins qui se sont succédés à la barre. Son fils, son médecin traitant et un de ses amis ont dressé le portrait d’un homme « seul », « imbu de sa personne » mais « autonome » autant concernant ses finances que son traitement médical contre le diabète.

« Si quelque chose lui plaisait, il pouvait se faire avoir »

L’enjeu des témoignages a été de savoir si la personnalité de la victime a pu facilement l’amener à se faire arnaquer, voire manipuler par Dagorn. Pour vaincre sa solitude depuis la mort de sa femme, Francesco Filipone était inscrit dans une agence matrimoniale à Cannes. C’est par ce biais qu’en 2011 il fait la connaissance de celle qui se tient aujourd’hui dans le box des accusés. Assez discret sur sa vie privée, il ne cachait pourtant pas sa solitude ni son intérêt pour la gente féminine. Son fils Giuseppe rapporte qu’il «  a toujours eu cette tendance là, il avait toujours un regard sur les femmes ». Pour l’accusation, Dagorn a profité de ce goût pour la séduction afin d’extorquer de l’argent a l’octogénaire. Une possibilité que n’exclut pas Giuseppe Filipone. Malgré la distance géographique entre eux, il connaissait son père et savait qu’il « était comme un gosse, si quelque chose lui plaisait, il pouvait se faire avoir et se laisser aller à ses envies du moment ».
Un ami de Francesco Filipone va plus loin et affirme qu’il « avait dit que cette femme lui demandait de lui prêter environ 15 000€ pour des frais de notaire ». Pour la partie civile, la mort naturelle d’un homme solide et attentif à sa santé comme l’était Francesco Filipone parait peu probable. A la défense maintenant de démontrer le contraire.

Marjolaine Baud-Laignier

Philémon Stinès