Entrepreneurs, n’agissez pas seuls !

Le monde de la création d’entreprise regorge d’associations, de coopératives ou d’autres structures qui peuvent aider les porteurs et porteuses de projets. Dans le département des Alpes-Maritimes, les acteurs sont multiples à tous les stades du processus, de l’idée au financement. En effet, « on devient chef d’entreprise », une casquette loin d’être innée.

photo Quinzaine de l'emploi

La quinzaine de l’emploi (Crédit : Mission Locale Antipolis)

C’est à Cannes que se tenait du 5 au 17 février la Quinzaine de l’emploi, un rassemblement permettant de mieux visualiser le monde de l’aide à la création d’entreprise. « On va travailler une idée pour qu’elle devienne un projet » rappelle Jean-Michel Decrouy, directeur de la couveuse d’activités Créactive06, qu’il faut ensuite financer jusqu’à la création de ladite entreprise. Les profils des personnes sollicitant ces structures d’accompagnement sont très variés, comme l’évoque Aurélia Thézé, membre de l’association École de projets de Cannes : « Des personnes peu ou pas diplômées, des CAP plutôt manuels, des personnes dans le commerce ou la restauration, des jeunes qui se réorientent, des envies d’autonomie, etc. »

Pouvoir se former

« Nous développons un processus de formation pour aider les gens à passer de l’idée au projet » indique M. Decrouy. Au long du mécanisme de la création d’une entreprise, on a la possibilité de se former. Créactive06 propose d’apprendre à conduire un projet éco-responsable ou de savoir contrôler la viabilité économique de son entreprise. L’École de projets, qui s’adresse au public 16-30 ans, « va accompagner une personne qui a une idée assez floue ». Aussi, « l’objectif est d’apporter de la méthodologie […] pour être capable de présenter un projet construit » explique Aurélia Thézé. Il faut souvent candidater pour collaborer avec des structures d’accompagnement, pas toujours avec succès. Une porteuse de projet dans la joaillerie confie : « Je peux retenter de présenter mon dossier quand il sera plus solide ». Elle estime qu’elles ne peuvent pas tout faire : « quand c’est quelque chose qu’ils ne connaissent pas, je m’appuie plus sur mes réseaux personnels ». Il existe des structures spécialisées, comme la Coopérative d’activité et d’emplois Petra Patrimonia.

Le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE)

Davia Yaddaden, chargée de mission chez Petra Patrimonia, spécialisée dans les métiers du bâtiment et de l’ingénierie, vante les atouts du contrat CAPE. Il « permet à des entrepreneurs de tester leur activité en grandeur réelle sans s’immatriculer ». Avec ce dispositif, « le futur entrepreneur va tester son projet en grandeur réelle dans un cadre sécurisé, sous le couvert de notre numéro SIRET [identifiant d’établissement, ndlr], grâce au contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) dans un premier temps, puis en tant qu’entrepreneur salarié ». Ce contrat sécurise le parcours de l’entrepreneur et pérennise son activité. En effet, 72% des entrepreneurs qui ont bénéficié de cet accompagnement passeront le cap des trois ans. Concrètement, « on va leur apprendre le métier de chef d’entreprise », affirme Davia Yaddaden. « On leur prête notre SIRET […] et on offre un cadre juridique » poursuit-elle. Sans oublier le volet formation : « On a différents modules : comptabilité, marketing et action commerciale, outils de gestion, fiscalité, etc. » En effet, « on devient chef d’entreprise », une casquette loin d’être innée. Un accompagnement qui peut se révéler efficace, alors que « c’est dans l’air du temps de créer son entreprise » selon Davia Yaddaden.

Guillaume Laclotre