[Interview] Jazmin Grimaldi et Kiera Chaplin : « C’est un challenge autant mental que physique ! »

Interview du duo phare de l’électrique dans cette nouvelle édition du Rallye Aïcha des gazelles, l’équipe 504.

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Le duo est arrivé 3ème dans la catégorie E-Gazelles. ( crédit :  © Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc 2018)

Jazmin, pourquoi participez-vous pour la première fois à ce rallye?

J’aime vraiment la cause pour laquelle nous roulons avec l’association humanitaire Coeur de Gazelles. J’ai aussi ma propre association humanitaire qui s’appelle “The Jazmin Found” pour laquelle je roule également. Ce qui me plaît c’est aussi que c’est une aventure exclusivement féminine dans le désert, c’est un challenge autant mental que physique !

Et vous Kiera, quelles ont été vos motivations pour repartir ?

La dernière fois j’ai tellement passé un moment sublime que j’avais envie de le refaire. C’était dur mais en même temps c’était incroyable. C’était vraiment une super belle expérience et cette année de repartir et de le faire en voiture électrique je me suis dit pourquoi pas, ça peut être intéressant et ça va être tout aussi génial !

Justement, qu’est-ce-que vous avez appris de votre première expérience et qu’il faudra refaire ou non?

Ce que j’ai surtout appris c’est qu’il ne faut jamais abandonner. Des fois qu’on croit que c’est foutu qu’on ne va jamais trouver la balise, mais il faut juste continuer un petit peu et on la trouve au final. Et je trouve que c’est ce qu’il se passe aussi dans la vie de tous les jours, c’est ça qui est génial. Des fois on dit qu’il y a plus rien qui marche mais il faut juste reprendre, réessayer et on arrive à faire quelque chose. C’est incroyable comme sensation !

Jazmin, c’est la deuxième fois que votre copilote participe, elle vous a donné des conseils?

J : Oui elle m’a donné quelques conseils. C’est ma copilote donc elle s’occupera de la navigation et moi de la conduite. Elle conduisait une Jeep l’année dernière et cette fois on conduit une voiture électrique ensemble donc ça va être différent, on devra la recharger souvent alors on verra comment ça va se passer…

K : Les conseils c’est dur parce qu’il faut être là-bas pour comprendre. Il faut rester calme, il ne faut pas stresser quand on ne trouve pas la balise. Il faut vraiment se recaler sur le plan. Ca va vite quand on s’énerve on peut tout faire foirer donc il faut juste rester calme.

Et avoir une voiture électrique est ce que ca peut être un inconvénient?

K : C’est un gros inconvénient. C’est la première année qu’ils ont une catégorie comme ça, on teste le terrain, on fait les cobayes. Ils savent très bien que la voiture ne pourra pas faire autant de kilomètres que les 4×4, qu’on ne pourra pas aller sur le même terrain. On n’a pas les mêmes roues, donc ça va être adapté. Ca va etre completement differents de l’année dernière, parce que l’an dernier on pouvait tout escalader, le but c’était vraiment de passer sur tout alors qu’ici ça sera plus la navigation. Je ne sais même pas vraiment ce que la voiture peut faire donc on va tester tout ça.

Et justement pourquoi avoir choisi une voiture électrique?

J : J’aime beaucoup le fait que ce type de voiture est durable et écologique. Je pense que c’est important dans le monde d’aujourd’hui de commencer à rendre ce que nous empruntons à l’environnement et d’arrêter de le détruire. La fondation de mon père ( ndlr : S.A.S le prince Albert II de Monaco) soutient justement la protection de l’environnement alors j’ai pensé que c’était important pour moi de rouler en voiture électrique puisque c’est  la première année qu’elles sont présentes dans ce rallye en plus.

Mais dans cette voiture, vous avez beaucoup moins de place aussi pour vos affaires?

K : Oui, on a beaucoup moins de place ! (Rire) Toutes les deux on s’est dit que ça n’allait pas marcher, qu’on allait devoir laisser des choses.

Vous avez eu les mêmes entraînements que les autres voitures?

K : Oui oui, il n’y a eu aucun entraînement spécial voiture électrique. On a vu comment la voiture marche dans le sable.

Est-ce que vous avez des appréhensions sur cette aventure, des choses qui vous font un peu peur?

J : Je suis très excitée mais je suis nerveuse! Je ne sais pas comment ça va se dérouler au quotidien, à quoi va ressembler le quotidien donc oui ça va être un défi ! Nous n’aurons ni téléphone, ni GPS, il se peut qu’on soit perdues…(Rires) Mais vous savez on va garder le sourire !

Vous pensez que ça va être dur d’être sans téléphone pendant cette période?

K : Non, l’année dernière j’avais peur de ne pas avoir mon téléphone mais  après on est tellement occupé qu’on ne voit pas le temps passer. On est tellement fatigué qu’on n’aurait même pas envie de passer un appel. Cette année je me réjouis de ne plus avoir mon téléphone. On est dans un autre monde, focus sur ce qu’on doit faire, on est déconnectées.

J : C’est seulement 9 jours sans smartphone donc je pense que ça va aller. En fait, je suis contente d’en être privée car cela ajoute un challenge de plus à la course.

 

Ana Michelot

Aurore Coulon

Marjolaine Baud-Laignier