Le tour du monde en solitaire d’Antoine Cousot au profit d’études environnementales et psychologiques

Antoine Cousot, navigateur vendéen, profitera de sa participation à la Golden Globe Race 2018 pour mener différentes observations scientifiques. Son bateau, équipé de matériel est au service des chercheurs.

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Pour les prélèvements d’eau de mer, un filet manta sera installé à bord du GOLDSTAR (crédit : 2018 Antoine Cousot. Tous droits réservés)

Ingénieur qui a l’ « envie de naviguer et de faire le tour du monde », Antoine Cousot tire parti de sa participation à la Golden Globe Race 2018 pour la science. Son voilier le GOLDSTAR, transportera du matériel scientifique. La régate d’environ 300 jours est jugée favorable aux recherches par l’association Océano Vox qui soutient le projet du navigateur. En équipe avec des chercheurs, l’investissement du marin dans les sciences et ses quinze ans d’expériences dans la navigation serviront tout le long de la course aux études. « L’aventure d’Antoine Cousot est un outil formidable pour que les chercheurs collectent des données majeures et, en temps normal très coûteuses, pour leurs travaux », constate l’association Océano Vox. Le parcours de la GGR est le même que celui du mythique Vendée Globe, ce qui permettra des prélèvements d’eau, utiles aux recherches, aux quatre coins du monde.

Trois grands domaines de recherches

En partenariat avec les universités de Rouen, Nancy, Open University en Angleterre et de certains laboratoires, les recherches porteront principalement sur le changement climatique, la pollution des océans et la psychologie. Le comportement du navigateur en situation de stress et d’isolement sera étudié. Une collaboration avec une start-up est en projet pour une éventuelle étude du cancer de la peau. Le matériel spécifique aux recherches sera installé dès juin sur le GOLDSTAR. Un filet Manta permettra de prélever l’eau de mer afin d’« étudier les micro plastiques sur les latitudes 40-50 parce qu’il y a très peu de recherches là-dessus » affirme le navigateur. Il servira aussi à collecter du plancton. Un autre appareil est prévu à bord pour la mesure du pH de l’eau, afin d’étudier l’acidité des océans. La Golden Globe Race interdit le matériel électronique sur les bateaux, ce qui peut être « un frein aux recherches » reconnaît Antoine Cousot.

Le besoin d’alerter sur les problèmes écologiques

La collaboration entre un participant à la Golden Globe Race et des scientifiques a un intérêt médiatique. L’association Océano Vox le définit comme sa priorité. L’aventure du Vendéen relayée dans les médias et sur les réseaux alerte sur les problèmes écologiques actuels comme celui des micro plastiques. « La plupart des produits issus de la mer sont contaminés avec des micro plastiques. Nous n’en sommes qu’au début du cauchemar ! Viendra le moment où nous n’oserons plus manger un seul poisson! » confie le chercheur Ali Karami au magazine Science et avenir. La contamination des océans par les micro plastiques est selon lui « le grand méchant loup du XXIe siècle ! ». L’association espère une prise de conscience du public grâce à la médiatisation du projet. « De nombreux articles universitaires vont être écrits au retour d’Antoine » ajoute Océano Vox. Le projet du navigateur ne s’arrêtera pas à son arrivée au port des Sables-d’Olonne prévue en 2019. A l’issue des recherches et observations, des conférences seront données. Des films et des livres seront proposés au public toujours dans un but de sensibilisation.

 

Aurore Coulon