Le patinage artistique sur roulettes, une discipline injustement méconnue

Condensé de sauts, de pirouettes et de pas virevoltants, ce faux-jumeau du patinage artistique sur glace est souvent relégué en arrière-plan. Lumière sur un sport tout aussi spectaculaire : le patinage artistique sur roulettes.

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Le groupe français de patinage artistique sur roulettes des Black Rocks à l’occasion du championnat d’Europe 2016 à Porto sur leur programme « Parlez-vous français ? » (Source : ffroller.fr)

En France, lorsque l’on parle de patinage artistique, on a tendance à s’imaginer une lame et de la glace. Mais cette discipline se pratique également en gymnase. Chaussés de leurs patins à quatre roues, les patineurs réalisent des figures similaires à celles que l’on pouvait voir sur la glace de Pyeongchang. Le patinage artistique sur roulettes se compose de plusieurs disciplines parmi lesquelles l’individuel artistique, la danse, le couple, le patinage de groupe et même le patinage In-Line qui se pratique sur des patins à roues alignées. Marine, patineuse depuis plus de 12 ans au Cercle des Patineurs Livryens, précise que « les figures se ressemblent mais la dureté de la bottine n’est pas la même donc les appuis ne sont pas les mêmes pour les sauts et les pirouettes mais pour la danse, les enchaînements se ressemblent vraiment. » Durant les compétitions, laque, pinces, brosses, maquillage et paillettes envahissent les gradins. C’est ce que l’on pourrait caractériser de sport-spectacle. Pour la patineuse de région parisienne, « les gens le voient comme du spectacle mais derrière, il y a une vraie préparation physique. Lorsqu’on patine vraiment bien, le spectateur ne voit que le spectacle et c’est le but. »

 

« Le temps que j’y consacre (…) c’est par passion. »

Tous sont unanimes : le patinage artistique sur roulettes est une passion avant tout. Mélanie, patineuse passionnée depuis 10 ans affirme : « lorsque j’étais patineuse individuelle, j’y consacrais au minimum 10 heures par semaines. Mais le temps que j’y consacre, c’est loin d’être une corvée, c’est par passion. » Un investissement personnel de la part des sportifs mais également des entraîneurs. Perryne Marotte, entraîneur depuis 5 ans, raconte qu’elle y passe « jusqu’à 5h30 par semaine sans compter les week-ends de compétition ». Du temps mais également de l’argent car le patinage est un sport « peu médiatisé » qui a un coût conséquent pour ses pratiquants. Mélanie précise que « quand on s’engage en patinage de compétition, on a parfois 2 tenues par an à financer et les patins coûtent au minimum 500€. Pendant les déplacements, c’est à nous de payer nos repas voire les hôtels ou le voyage. » Ce manque de moyens est dû au manque de médiatisation. « Je pense que ça vient de l’amalgame avec le patin à glace que font les gens en sous estimant le roller. Si on était plus médiatisé ça aiderait, mais grâce à la série Soy Luna ça va se développer, j’y crois » précise l’entraîneur de région parisienne. Le patinage artistique sur roulettes est donc un sport à suivre qui pourrait connaître sa reconnaissance à l’occasion des Jeux Olympiques de 2024, auxquels il est d’ores et déjà candidat.

Marjolaine Baud-Laignier