Le blues des commerçants de la Bocca

Publié par redactionbuzzles le 15 avril 2018 dans Local | Poster un commentaire

Dans le quartier cannois de la Bocca, les magasins font face à une importante baisse de fréquentation.

La « fin des haricots » pour les commerçants de la Bocca ? (Crédits : Hugo Brun)

« Il n’y a plus rien ici, à la Bocca. On trouve juste des banques et des bars, c’est tout. Même au marché, il y a de moins en moins d’exposants, c’est sûr que la zone industrielle nous a fait beaucoup de mal ». C’est comme ça que Liliane, exposante du marché de la Bocca depuis 50 ans, voit la situation actuelle des maraîchers boccassiens.

Sur le boulevard Louis Négrin, un commerce a encore subi la forte présence des supermarchés à la Bocca : La maison des pâtes. Le restaurant a fermé car il n’a pas trouvé de repreneurs, comme c’est le cas de nombreux magasins ces dernières années. Jacques Susini, propriétaire de Cave Maure, dans la même rue, constate aussi la difficulté de garder son affaire en vie : « En plus du magasin, je suis grossiste pour les supermarchés et les supérettes. C’est mon activité de grossiste qui me permet de tenir ma boutique de vente au détail, sinon j’aurais mis la clé sous la porte moi aussi ».

La grande distribution trop forte ?

Au marché, les clients de longue date sont formels : « Il y a moins de monde qu’avant. C’est moins bon et plus cher, alors c’est normal qu’il y’ait une baisse d’affluence. Même nous, on va parfois au supermarché pour les fruits et légumes parce que c’est moins cher, alors que nous sommes clients du marché depuis 75 ans ». Jacques, un habitué vivant à la Bocca depuis son enfance, déplore que « dans le quartier il y a quatre supermarchés, donc évidemment que y’a moins de monde ici ».

Le constat est amer donc pour les commerçants cette partie de Cannes qui, comme partout ailleurs, plient devant l’hégémonie des grandes surfaces. Des artisans qui vont devoir se réinventer sous peine de disparaître définitivement sous le poids des grands groupes, comme l’analyse ce client : « Les petits marchés prennent un coup à cause de la grande distribution ».

Khémiss ANTONY

Hugo BRUN