SOS, hôpital en détresse

Trop de patients. Personnel insuffisant. Pas assez de places. Les hôpitaux sont confrontés à de nombreux soucis de gestion et d’administration. Les grèves s’enchaînent et les réactions du gouvernement se font attendre. Même à l’hôpital de Cannes, la tension est présente.

Lits hôpitaux dans couloirs

Les couloirs des hôpitaux sont souvent remplis de lits de patients. (© : FranceInter)

Pour le personnel médical, les années vont en se détériorant. Un grand nombre de personnes malades arrivent tous les jours dans les hôpitaux, à toutes heures. Les lits se chevauchent presque dans les couloirs de l’hôpital. Les personnes s’énervent, réclament plus d’attention. La voix peut aller jusqu’à monter entre les médecins et les personnes hospitalisées. Le personnel de santé se retrouve souvent dans des conditions de travail extrêmes, sans l’ombre d’une pause. « On n’a pas le temps de prendre une pause entre deux patients. On en a trop à gérer », déplore une infirmière du service des urgences de Cannes. Ces situations sont vécues quotidiennement par les membres des hôpitaux en France. Aux urgences, il n’y a jamais de temps à perdre. Malgré la pression, les employés tentent de garder le sourire à chaque patient. Le temps consacré pour les malades est court, mais le personnel médical se veut efficace. Difficile toutefois, le nombre d’arrivants est très important. « Il faut que je fasse attention. Il y a tellement de monde que je risque de me tromper sur la personne quand il faudra que je l’enregistre. », explique une aide-soignante de l’hôpital. « Tout ce que vous voyez à la télé, c’est ce que l’on vit au quotidien, mais en pire ».

Une nécessité de plus d’équipements et de personnels.

Une vingtaine de patients pour quatre infirmières aux urgences en moins d’une heure. Certains malades décident même de marcher dans les couloirs, sans surveillance. Des perturbations incessantes dans le travail des médecins. Une course contre la montre quotidienne et épuisante. Le personnel hospitalier de Cannes n’en peut plus. Pour ce médecin qui a souhaité garder son anonymat, c’est un problème qui vient de l’Etat. « Quand on voit notre ministre de la santé actuelle, elle ne souhaite que faire des statistiques et des rapports. Mais aujourd’hui, nous on a besoin de plus d’actions concrètes ». De nombreux hôpitaux en France se retrouvent dans de telles situations. Les ressources des hôpitaux ne sont pas toutes exploitables. Le médecin urgentiste ajoute qu’« il y a une salle avec pleins de lits dont on ne se sert pas. Si on ne les prend pas, c’est qu’il y a un réel manque de personnel aujourd’hui. Maintenant, le plus important pour nous c’est d’embaucher ». Pour autant il reste très pessimiste. « Cela fait 18 ans que je travaille ici, et c’est de pire en pire. Ça risque surtout de se détériorer dans le futur ». Les hôpitaux, les maisons de retraites, les EHPAD’s, tous sont à bout. Il y a, aujourd’hui plus que jamais, un appel à l’aide collectif auprès du gouvernement, notamment auprès d’Agnès Buzyn.

Gwenaëlle SOUYRI