Contrôle technique : pour les contrôleurs, des changements « logiques »

La nouvelle version du contrôle satisfait les professionnels de l’entretien automobile.

Controle technique

Les centres de contrôle technique en France se préparent à appliquer la nouvelle réforme (crédit : Philémon Stinès)

Au 20 mai 2018, les critères du contrôle technique automobile vont évoluer. Parmi les principaux changements, une augmentation du nombre de points de contrôles et de défaillances possibles, qui passera de 453 à 606. Parmi ces défaillances, 467 entraîneront une contre-visite alors qu’il n’y en a que 196 actuellement. Un contrôle plus en profondeur qui risque d’entraîner une hausse des prix mais que les garagistes jugent nécessaire. « Mécaniquement, l’ancien contrôle technique était complet mais certains points nous paraissaient aberrants. Vous pouviez continuer à rouler avec une carrosserie usée qui aurait moitié moins bien amorti le choc en cas d’accident. » estime Frédéric Stellitano, gérant d’un centre de passage du contrôle technique à Cannes-la-Bocca. Même conclusion dans un autre centre à Grasse : « Franchement c’est mieux qu’avant, des points dangereux qui n’étaient pas jugés critiques exigent maintenant une contre-visite » analyse le contrôleur Eric Martet.

L’environnement pris en compte

Parmi les points mis en avant dans cette nouvelle version du contrôle technique, l’environnement. Les voitures ne devront plus seulement être sûres, il faudra aussi qu’elles soient propres. « Auparavant, on validait le contrôle technique à des épaves alors qu’elles polluaient beaucoup, perdaient de l’huile sur la route… La nature, ce n’était pas un critère » explique Philippe Devos, directeur de plusieurs centres de contrôle de véhicules dans les Alpes-Maritimes.

La mise à jour touche aussi les professionnels du secteur. Tous ont dû suivre une formation de remise à niveau. « Les contrôles devraient durer une heure, contre quarante minutes aujourd’hui, il faut qu’on s’habitue à être plus vigilants » selon Ivan, un employé de Philippe Devos.

L’inquiétude des clients à gérer

Conséquence, les automobilistes verront augmenter le prix du contrôle technique dans les prochains mois. « Il y aura une augmentation » admettent les contrôleurs. « Mais elle sera légère, entre cinq et dix euros » précise Ivan.

La seule crainte des contrôleurs est la réaction des clients : « Beaucoup sont inquiets » reconnait Frédéric Stellitano. Et d’ajouter : « Les gens voient ça comme un impôt supplémentaire. Et vu qu’on est entre l’Etat et les usagers de la route, c’est nous qui recevons les plaintes ». Eric Martet, lui, a tranché : « Les clients s’alarment pour rien. Si la voiture ne présente pas de problème, ils peuvent dormir tranquilles ».  Pas sûr que cela n’apaise l’inquiétude des conducteurs, qui se précipitent désormais dans les centres pour profiter du contrôle actuel.

Philémon Stinès

Hugo Scherrer