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Le Horla, un double omniprésent pour Samuel Chariéras

Malgré cette solitude omniprésente, le jeune comédien a mis le feu aux planches du Théâtre de Nice. ©Imane Bounar
Samuel Chariéras, jeune comédien niçois de 26 ans, s’est produit du 10 au 19 Janvier sur les planches du Théâtre National de Nice. Le monde du théâtre ne lui est pas inconnu. Son père, Paul Chariéras, est un comédien, membre permanent de la troupe du Théâtre National de Nice.
Il est 22 heures, Samuel Chariéras revient sur la scène du Théâtre de Nice sur laquelle il vient de produire l’adaptation du Horla. Il a encore le souffle court, quelques morceaux d’argile sont restés collés à ses cheveux. Il commence à raconter comment est née l’adaptation du Horla et comment est né son Horla. C’est sa première mise en scène, se lancer dans l’interprétation du Horla c’était « un saut vers le grand inconnu ». Il reconnaît se sentir intimement lié avec Maupassant. Depuis sa tendre enfance, la solitude est omniprésente, il raconte avec un sourire aux lèvres : « Quand j’étais petit, j’étais dyslexique et je ne disais pas je m’ennuie mais je m’inquiète. ». La pièce dégage elle-même une certaine forme d’angoisse, d’inquiétude qui hante à la fois le personnage et le spectateur.
« Nous n’échappons jamais à la solitude. »
Le Horla nous rappelle à quel point les Hommes ont peur de la solitude. C’est une hantise que tout le monde cherche à cacher, à masquer. Samuel avoue « Je ne me suis jamais senti aussi seul qu’à l’ère des réseaux sociaux. ». Tout comme Maupassant, le jeune acteur confie avoir traversé une période difficile durant laquelle il ne parvenait pas à mettre de mots sur ses maux, ce qui a renforcé ce sentiment de solitude. Il confie que : « La peur de soi en allant se coucher, je la ressens tous les jours. ». A travers son œuvre Maupassant nous fait partager cette peur du monde de la nuit, du sommeil et des cauchemars, c’est à ce moment-là que le Horla surgit.
« Le fait d’être sur scène créé une parenthèse à cette solitude […] »
Dans la pièce, la nuit laisse place à un monde irréel et incontrôlable. Pour Samuel c’est une conviction, « Nous n’échappons jamais à la solitude. ». Une fois sur scène, la solitude quitte le jeune comédien. Dès les premières répliques, il met le feu aux planches, ses gestes, son visage expressif et son charisme tiennent le public en haleine. Mais pour lui : « Le fait d’être sur scène créé une parenthèse à cette solitude, l’espace de quelques instants. Mais la réalité revient très vite, hélas. ». Cette solitude omniprésente ne freine pas le jeune comédien dans ses projets. Il envisage de sortir prochainement la bande audio de la pièce.
Imane Bounar