Jeunes militants : ils ne lâchent rien !

En 2017, leurs espoirs ont été douchés dans les urnes de l’élection présidentielle. Mais pas de quoi altérer la motivation d’une jeunesse qui s’engage en politique. La frénésie des élections retombée, certains jeunes militent toujours.

Seuls 42% des jeunes déclarent s’intéresser à la politique. C’est le constat dressé par le baromètre annuel du Cevipof* publié en décembre 2017. Et pourtant certains n’hésitent pas à s’engager auprès d’un parti afin de faire valoir leurs idées, quel que soit le résultat. C’est le cas notamment de jeunes adhérents azuréens, militants des partis d’opposition, qui ont décidé de ne pas baisser les bras. La dernière élection présidentielle et toute la campagne qui l’a précédée ont été l’occasion de s’investir au sein de mouvements politiques tels que le Front National des jeunes (FNJ) ou le mouvement des jeunes socialistes (MJS). Dans cette situation, c’est la passion ou l’espoir qui leur donne l’envie de continuer.

« Ce qui me motive, c’est l’espoir d’être un jour dans le parti qui gouverne »

Les scrutins, surtout les présidentielles, sont souvent le point de départ d’un engagement politique. Ralph Parisot, 18 ans, a adhéré au parti Les Républicains à 13 ans. « C’est lors de la campagne présidentielle de 2007 que j’ai pris goût à la politique et que j’ai eu envie de m’engager pour l’intérêt général ». « Si Obélix est tombé dans la soupe quand il était petit, moi je suis tombé dans la politique », lance-t-il. Et pas de quoi altérer la flamme de ces adhérents. Même convictions pour Antoine Babu, 26 ans, adhérent au Parti Socialiste. « La passion de la politique est source de motivation, l’important c’est d’être efficace. Le parti, c’est accessoire ». C’est pourquoi de nombreux jeunes n’hésitent pas à changer de partis, comme la majorité des jeunes adhérents socialistes sur la Côte d’Azur. (Voir encadré)

Mais pour chacun, c’est avant tout l’espoir de victoire qui les motive. A 18 ans, Rafaël Quessada est adhérent Front National depuis 2016. Suite à l’échec de Marine Le Pen au second tour en 2017, le jeune homme ne s’est pas découragé. Selon lui, le Front National représente la principale force d’opposition à Emmanuel Macron. « Ce qui me motive c’est l’espoir d’être un jour dans le parti qui gouverne », dit-il.

Un investissement et un rôle avant tout local                  

Le plus important pour ces jeunes est de continuer à s’investir dans le parti, à leur échelle. Les déconvenues des récentes élections sont avant tout des défaites nationales qui touchent les hautes sphères du parti. Les jeunes militants tentent de faire abstraction de cet échec pour se consacrer aux tâches qui leurs sont confiées. C’est le cas d’Antoine Babu (Parti socialiste) qui justifie ce sentiment : « la défaite du parti ne m’a pas découragé, je travaille beaucoup au niveau local. J’essaie de rencontrer un maximum de monde. Le plus important, c’est de continuer après les élections ». Cette vision des choses est également partagée par Ralph Parisot (Les Républicains) : « C’est l’élection suprême certes, mais maintenant on se base davantage au niveau local qui doit rester notre priorité ». En réalité, ces jeunes cherchent plus à apporter leur pierre à l’édifice qu’à en construire les bases. Maxime Chabrier Journiac, 20 ans, qui s’est engagé auprès de la France Insoumise, veut y voir des signes d’espoir : « C’était une semi déception aux présidentielles car on a fait un gros score, on a représenté des millions de gens. On ne doit pas se dire que c’est fini après une élection ».

Continuer à s’engager passe donc par un espoir en leur parti qu’ils jugent tous apte à revenir au premier plan dans l’échiquier politique français. Mais surtout, c’est le fait de s’investir et de se voir confier des tâches de terrain dans leur ville qui motivent particulièrement ces jeunes. « On fait du tractage, on organise des réunions ou des meetings. Il y a toujours des choses à faire, en ce moment par exemple on échange beaucoup sur les projets à venir », étaye Ralph ParisotD’après Antoine Babu, « Travailler sur la proximité et le local c’est une chose primordiale dans la reconstruction des fondements du parti ». De quoi rêver des victoires à venir.

* Centre de Recherches Politiques de Sciences Politique France

Bastien Blandin

Valentin Rivollier

Raphaël Redon